Le parcours de Philippe Fenwick est plein d'initiatives culturelles les plus diverses. Cependant nous désirons, surtout, vous rapporter ce qui fait qu'il est place sur ce blog. Néanmoins le texte ci-dessous va vous éclairer sur l'activité artistique de cet aventurier des temps modernes. Marine Paris a parfois sombré dans le pessimisme tant les projets sont dans la démesure. Pourtant çà y est et l'espoir de toucher au but ramène le moral. Pour infos nous vous invitons à les retrouver dans notre billet Le ministère des étranges affaires.

De 1862 à Vladivostok?

1862: Noël Fenwick, un écossais installé à Paris, fonde une maison d'articles les plus divers. Statuettes, bibelots, meubles anciens, articles de mode... sont très prisés par les touristes d'origine anglo-saxonne. Il exporte, aussi, vers les Etats-Unis. 1885: Ses fils créent la société, en commandite, FENWICK Frères & C°. 1926: Suite à une évolution constante et l'aquisition, en 1917, d'un atelier à Saint-Ouen le premier chariot élévateur français (KF 202) sort de ce qui est devenu une usine (www.fenwick-linde.com/qui/index_historique.htm)...

Philippe Fenwick, un descendant de Noêl Fenwick, se verse dans la culture itinérante (C'est Philippe Fenwick qui le confirme).

Une première audace de 1998 à 2006. Avec William Mesguich il crée la compagnie Le Théâtre de l'Etreinte. Dans ce laps de temps il part avec sa troupe sur les routes de France puis celle allant de Barcelone à Bruxelles présenter son Théâtre en marche. Ce titre explique, à lui tout seul, que les comédiens vont, sac au dos, parcourir à pied pas moins de 7.000kms; en trois étapes distinctes... tout de même. Dans chaque village ils montent le décor aidés par des passionnés qui les suivent quelques jours, quelques semaines. Ils dorment sur des lits de camp, souvent dans la salle communale ou le foyer rural du bourg. Ces endroits s'avèrent parfois très petits et peu intimistes. Soulignons, enfin, que l'accueil est très antipodique, soit chaleureux dans l'ambiance quasi familiale, soit réellement hostile voir menaçant. Pour bien saisir notre homme et ses occupations multiples allez donc jeter un œil dans les sites qui lui sont consacré.

Mars 2009: Philippe Fenwick, toujours dans le contexte du Théâtre de l'Etreinte, présente son projet de spectacle ittinérant Vladivostok/Brest aux co-directeurs du Fourneau, le Centre National des Arts de la Rue installé sur le port de commerce brestois. Michèle Bosseur et Claude Morizur sont impressionnés car il s'agit ni plus ni moins que de pratiquer le Transsibérien (sur 9000kms) et le réseau ferroviaire européen (sur 6000kms) afin de filmer le périple d’un artiste sibérien tout en présentant un cabaret circassien au public des 63 villes étapes prévues. Le wagon-restaurant doit alors se transformer en studio de cinéma lors des arrêts en gare. Cet Andreï Sétov, habitant Valdivostok, se voit attribué un héritage assez étrange venant de Malo Leliva, le père qu’il a peu connu. Il s'agit d'un cirque d’hiver situé en Bretagne, disons plutôt au port de commerce de Brest.

Décembre 2009 Pierre Richard tourne dans le film documentaire où il parle du projet. Philippe Fenwick sait que l'acteur est très populaire en Russie; c'est donc porteur. Présent sur les lieux j'ai, tout de suite, pu discuter avec Pierre du port, du beau temps, de sa présence sur nos quais. Il a une forte passion pour le Finistère et adore les produits de la mer. A table il offre un humour bon sel.

Quelques heures plus tard... Philippe Fenwick se rappelle qu'en mars 2009 je lui avais certifié que le fameux cirque d'hiver se trouve SOUS LES QUAIS. Visible aux seules grandes marées, de basse-mer, il s'avére difficile d'accès. Sans doute une volonté délibérée de Malo Leliva... Il me propose de témoigner, sur un morceau de pellicule, auprès des phares et balises. Je réponds positivement. Rendez-vous lors de la finalisation technique...

Quelques mois passent.de l'année 2010 et patatra, le beau projet vole en éclats puisqu'il n'est pas retenu par les instances culturelles européennes... La galère et la frustration n'empêcheront pas une nouvelle réflexion de Philippe Fenwick appuyé par sa compagne ei ses amis. Comment? Eh bien ils ferons le voyage à l'envers!!

Du 11 au 22 février 2011: Retour au Fourneau de Philippe et de Marine afin de paufiner un nouveau spectacle dont le thème est diamétralement opposé à celui de 2009. En effet le héros est cette fois Jacques Mercier, chanteur de music-hall au chômage, qui vit cloîtré dans un ancien cabaret de Recouvrance. Atteint du syndrome de Korsakoff il allucine puis s'invente une tournée vers Vladivostok sur les pas de Sonia. Atavisme est le nouveau projet... va-t-il se réaliser? Une petite parenthèse pour vous signaler que Jacques et moi-même nous nous connaissions quelque peu puisque ayant tapé la gamelle dans ce dit cabaret... d'où mon étonnement présent.

Les 28 et 29 mai 2011: Philippe Fenwick est à l’Académie Fratellini où il termine l’écriture d'Atavisme afin de monter la tournée du spectacle allant de Brest à Vladivostok. Cette traversée de l’Eurasie se fait en coproduction avec la compagnie Escale avec pour partenaire les Tréteaux de France (Centre Dramatique National). Ensuite il va être en résidence de création à La Chartreuse (Centre National des Ecritures du Spectacle - Villeneuve-lès-Avignon) et au Fourneau (Centre National des Arts de la rue en Bretagne – Brest).

Second semestre 2011: Dernières mises au point du contenu avant les premières représentations au Théâtre de l'Atalante à Paris, en octobre.

12 au 17 mars 2012: Dernière résidence au Fourneau avec la magnifique prestation des comédiens lancés sur scène par une non moins excellente Simone Hérault, dîte voix de la SNCF. Sous les hourras Atavisme va vers son destin... assuré.



18 mars 2012 à 12h12: Le rêve est devenu réalité; Ils vont sur Paris, ils vont jouer sous le chapiteau du cirque Romanès si connu de notre port de commerce. Je suis ému, comme tous, comme eux.

Philippe Fenwick est né en 1972, il est co-directeur du Théâtre de l’Etreinte, compagnie conventionnéepar la Région Ile-de-France. Il est également artiste associé à la compagnie Escale, en mai 2009, il crée, avec cette dernière, un spectacle sur le vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin pour l’inaugurationdu salon du théâtre et de l’édition théâtrale, place Saint-Sulpice à Paris. En 2010 il monte le Collectif Z.O.U. avec Marine Paris, dans le but d'avoir une compagnie de théâtre voyageur. Lui est metteur en scène, comédien et auteur publié chez Actes Sud, elle est danseuse, comédienne et violoncelliste. Z.O.U. est parti avec son spectacle ATAVISME de Brest vers Vladivostok, le 18 mars dernier (www.lefourneau.com/creations/12/collectifzou/).

Escale Théâtre Corps Acteur est fondée en 1991 par Grit Krausse et Hugues Hollenstein. Acteurs ivres de mouvement et équipe en rêve de voyage, ils jouent à repousser les frontières du théâtre, du mime, de la danse, du cirque et du théâtre d‘objet depuis leur rencontre à Berlin-Est en 1985. Ils participent, fortement, aux projets d'itinérances de Philippe Fenwick.


C'est en décembre 2009... Claude Morizur, co-directeur du Fourneau, m'indique un scoop ''Philippe Fenwick et Marine Paris sont avec Pierre Richard afin de tourner un film de lancement du projet Vladivostok/Brest... Oui, oui l'acteur". Appareil photo en main le blogueur file vers le quai nord du bassin n°5. Il fait frisquet sous un ciel bleu. Émotion, surtout lorsque le comédien s'avère une "star" humaine, et donc accessible.


Un grand saut après les affres et les doutes puisque la page a du être, malheureusement, tournée. Philippe se bouscule et va à la recherche d'un musicien bizarrement disparu... à Brest Recouvrance. En ce mois de mars 2012 nous allons découvrir la trame de Atavisme ou Le Syndrome Korsakov par le propos des comédiens. Sergeï Vladimirov est un impressionnant Jacques Mercier et regarder les vidéos sur cet acteur est prenant... émouvant. Mais les autres membres de la troupe n'ont rien à lui envier comme nous le signifie Philippe lors de la présentation de ce groupe détonant. Si, si dégustez les envolées de chacun, de chacune.


Une voix et une comédienne: Simone Hérault, Un artiste aux milles facettes: Hugues Hollenstein. Chacun d'eux pratiquent plusieurs disciplines artistiques comme nous vous le soulignons dans les petites biographies ci-dessous. Personnellement étonné de les découvrir dans leurs diversités culturelles, je ne peux que vous faire partager.

Simone Hérault, la voix de la SNCF

An milieu du siècle dernier une future voix-off est née à Enghien-les-Bains . Ses parents ne savaient pas que leur fille allait devenir célèbre grâce à ses cordes vocales. Elle est la voix la plus écoutée de France puisque diffusée par concaténation aux abords des quais des 4 715 gares du réseau ferroviaire. sur les supports multimédias de la SNCF et à bord de trains pour les dessertes et aux arrêts. De 1972 à 2001 elle collabore avec France Inter Paris. C'est en 1981 qu'elle rentre au service de la SNCF. Avec la venue du numérique les messages ont dû s'adapter et elle n'enregistre plus par phrases, mais par trois versions de chaque mot. Elle tient beaucoup à ce que l'on la considère comme une comédienne. Il est vrai que depuis 2001, ayant fondée la Compagnie LIRE AUTREMENT, elle anime avec des comédiens et des musiciens professionnels des séances de lectures pour grand public. Cette compagnie s'exporte même à l'étranger et a un champ d'investigation très large.

Hugues Hollenstein

En plus d'être polyvalent, itinérant et complice avec Grit Krausse cet amoureux du milieu circassien sait croquer visages, silhouettes, scènes de vies, espaces par le crayonnage. Il a un carnet de bord où il exprime sa vision sur ce voyage insolite vers Vladivostok. A chaque étape ses feuillets vont archiver des instants passion. Nous en voyons trois ci-dessous. Il les a offerts suite à l'accueil reçu au port de commerce dans l'enceinte du Fourneau.


18 mars 2012, l'appel au voyage: Après la soirée de gala du 17 mars, où le point d'orgue a été la perception d'un spectacle très riche, les décors sont tombés, les gens s'en sont allés se coucher ou ont osé braver les heures de la nuit. Au matin présent, du 18 mars, la frénésie s"empare des voyageurs en partance... C'est le jour J, le jour tant espéré. Chacun, la valise à la main, prend le long raidillon qui relie portde à la gare de Brest.


11h11... il reste 1h01 pour que la petite cérémonie, de l'au revoir soit d'un effet bœuf réussi de par une Simone Hérault en forme vocale et un Sergeï Vladimirov très en verve. L'excitation est à son comble chez les Z.O.U. car ils sentent le début d'un grand périple. Personne n'est déçu dans ce hall de gare transformé en scène de spectacle. Les gens du Fourneau se rappellent , sans doute, un certain Grains de Folie tout comme Serge Le Roux des relations institutionnelles auprès de la SNCF.


Le quai E est effervescent, le train est bien là... Les dernières facéties des Z.O.U. enchantent le personnel de la SNCF, les quidams étonnés mais ravis, les fidèles fans du Centre National des Arts de la Rue et eux-mêmes. C'est bientôt le départ, c'est bientôt 12h12. Une voix ordonne au train de s'ébranler, celle de Simone Hérault. Les mains s'échangent des saluts... Il est 12h12... Les voilà partis pour la capitale. Ils jouent les 30/31 mars 2012 sous le chapiteau des Romanès. Bon vent vous porte.


Merci: à Simone Hérault, au collectif Z.O.U., au Fourneau, à la SNCF, à Hugues Hollestein, à Michel Poulain, à wikipédia, au cirque Romanès. Les textes, les interviews, les vidéos sont de Yffic Dornic. Un remerciement particulier à Yffic Cloarec qui, malgré un travail intensif en cette année 2012, prend soin de poser les billets sur ce blog. Le 5 avril 2012 à portde en Brest.