Le cinéma trouve une vaste place dans les archives de l'armée Américaine, ce, dès le conflit mondial de 1914/1918. Ensuite les professionnels de la pellicule vont le découvrir. Le départ, du port de Brest, des troupes françaises vers Narvick le 12 avril 1940 a sa page cinématographique En ce début du 21ème siècle certains jeunes, cherchant à percer, y viennent . Des amoureux de la caméra ont leurs petites œuvres en forme de documentaires. Dans les locaux de la Cinémathèque de Bretagne des trésors sont à découvrir. L'association Côte-Ouest n'est pas en reste avec ses activités diverses. Mais tout d'abord si nous allions vers...

Ceux d'hier: Des lanternes magiques au film "Remorques'' en passant par l'expédition sur Narvick

Avant tout posons-nous la question suivante : d'où nous vient ce septième art ? Qui sont les ingénieux ayant construit l'histoire cinématographique ?

L'origine du cinéma.

Le terme cinéma, l'apocope de cinématographe, est utilisé par tous car suggestif et plus assimilable. Le mot originel vient du grec κίνημα / kínēma > mouvement et γράφειν / gráphein > écrire. Ce 7ème art, comme le définissent les cinéphiles, connaît un engouement qui ne se relâche pas... malgré la télévision (elle-même très friande de films). Voici quelques dates clés, de cet art populaire, en sachant que nous partons des premiers frémissements :

  • 1645 > L'Allemand Athanasius Kircher invente les "lanternes magiques'',
  • 1832 > Le Belge Joseph Plateau réalise son phénakistiscope (C'est un jouet optique donnant l'illusion du mouvement fondé sur la persistance rétinienne),
  • 1876 > Le Français Emile Reynaud construit son praxinoscope (Les images se reflètent sur les miroirs placés au centre d'un disque). Il est considéré comme le père du dessin animé,
  • 1893 > Le français Etienne Jules Marey parvient à projeter des images décomposées,
  • 1891 > L'Américain Thomas Edison crée le kinétographe (Une caméra d'avant-garde pour l'époque) et son kinétoscope (Un des premiers appareils de visualisation cinémathographique),
  • 1892 > Le Français Léon Guillaume Bouly est l'inventeur du terme cinématographe qu'il avait fait breveté en dénominant une de ses créations (un appareil de projection),
  • 1895 > Les Français Louis et Auguste Lumière sont les inventeurs, entre-autre, de la perforation de la pellicule pour son cheminement et de l'exploitation commerciale aux fins de reportages dans des cinémas. Ils sont considérés unanimement par la profession comme les inventeurs du cinéma.
  • Le 22 mars 1895 > La première représentation privée eu lieu, sous légide des frères Lumiére, à Paris dans les locaux de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale. Dix petites réalisations furent projetées dont La sortie de l'usine Lumière à Lyon (le plus ancien film au monde),
  • 1899 > Le Cinéma l'Eden de la Ciotat voit le jour. Il est considéré comme étant la plus ancienne salle du monde,
  • 1912 > La caméra motorisée voit le jour,
  • 1913 > Un certain Charlie Chaplin fait son apparition dans une comédie muette de Senett,
  • Dans les années 1920/1925 > Le technicolor en deux puis trois couleurs dope le cinéma.
  • Le 6 octobre 1927 > Le premier film parlant sort aux États-Unis. Son titre: Jazz singer (Le chanteur de jazz avec 354 mots),
  • 1929 > La bande son à optique synchronisée sur une pellicule trouée, de chaque côté, profite au montage.

Nous arrêtons notre cheminement ici en conviant chacun à plus de recherches dans les nombreux sites spécialisés du cinéma.


Les deux guerres ayant embrasé la terre ont, dans leurs atrocités, accéléré l'évolution technique des transports, des industries et des engins de mort. Le cinéma n'a pas échappé à cette modernité. Ce port a vu de nombreuses unités et des millions de tonnes de matériel déversées sur ses quais. De lourds combats s'y sont déroulés. Les américains ont enregistré ces moments de folie afin de verser les faits dans la mémoire collective. Nous pensons que ces images sont les premières tournées ici. Des films, de ces époques, sont visibles dans les sites d'archives du cinéma documentaire. Voici des photos tout de même parlantes.


Notre volonté n'est pas d'expliquer le film "Remorques". Vous en connaissez la trame pour la plupart. Il est plus intéressant de découvrir les méthodes de tournage et les contraintes qui surgirent en cette année d'éclatement de la seconde guerre mondiale. Un témoignage de Ange Malenfant du 23/9/1993 nous éclaire sur Louis Malbert et le travail à bord d'un remorqueur.

Le Mousse à bord de l'Iroise.

En 1927 Ange Malenfant a 14 ans. Il embarque, comme mousse, sur un ancien brise-glace d'une forme très particulière qui, transformé en remorqueur de haute-mer, pratique le sauvetage en atlantique. Il s'agit de l'Iroise dont le commandant est un certain Louis Malbert aux moustaches bien fournies. Laissons-le raconter ses ressentis: «J'étais effrayé quand je voyais ce bonhomme-là tant il en imposait. Personne ne bronchait dès qu'il montait à bord. Mon père avait navigué comme Cap-Hornier sur de grands voiliers que ce commandant menait d'une main de fer. Il est vrai que sa connaissance des fonds marins nous impressionnait. Pas un caillou, pas une roche n'était, par lui, inconnu. Même l'Abeille 22 ne s'aventurait à le suivre. Cette science de marin nous permettait de toujours passer la remorque puisque toujours premiers sur les lieux de naufrage ou de panne de bâtiments en difficulté.... Ah vous voulez savoir comment nous gérions cette opération de remorquage? Comme aujourd'hui même si certaines modernités offrent une meilleure approche. Alors vous approchez du navire à assister et lancez un bout afin que ses matelots embarquent la remorque salvatrice. Faut comprendre que par grande houle ayant des creux de 10/15 mètres les manoeuvres sont très délicates. De plus nous sommes souvent dans le cas de figure où les structures de l'assisté (treuils, machines) sont déficientes. Il est primordial que nous soyons au plus près des bords car dans la tempête le tirage des filins, exécuté à la main, est d'une dangerosité hors du possible. Il n'y a pas à tortiller le devoir nous implique de sauver les hommes et le bateau malgré les risques d'une mer sans pitié. Donc tous sur le pont!! Il y a, aussi, la méthode dîte de fusée porte-amarre. Le gars chargé du canon lanceur doit choisir le moment propice pour tirer afin que la touline soit bien réceptionnée par l'équipage du navire en dérive. Les vagues font que nous sommes tous, souvent, avec de l'eau jusqu'au ventre pendant la mise en remorque. Le nylon a remplacé les fils d'acier de ma jeunesse. Nous utilisions, alors,un grelon' (un gros filin d'assistance) pour éviter les chocs terribles dûs à la tension incessante de la remorque en cette mer déchaînée. Le commandant Malbert demandait impérativement le maillage de la remorque sur la chaîne d'ancre du sauveté. Cela donnait du poids dessus afin qu'elle reste dans l'eau. Si elle sortait de celle-ci la rupture était quasi-certaine... et recommencer dans ces éléments ne nous emballaient pas en sachant que les rechanges se trouvaient en cale avant pleine de flotte (4/5mètres). Pas marrant, marrant!! Le retour vers le port abri était un vrai pari sur la fortune. En effet les deux parties étaient liées par un contrat dit no cure, no pay... je te paye si tu me sauves en français qui avait la particularté d'être un rien malmené par la volonté du navire tracté de se libérer avant l'arrivée le long du quai d'amarrage. Le capitaine tentait de redémarrer les machines, de réparer le gouvernail ou autre organe défectueux et en cas de réussite... faisait couper la remorque. Nous n'avions que nos yeux pour pleurer sans recours possible auprès de la justice. Une anecdote pour finir... Partis pour récupérer une épave dans un temps de grosse houle nous avons pu admirer le métier de Louis Malbert. Un navire abandonné appartient au remorqueur le prenant en charge. Trois/quatre hommes sur la baleinière avaient deux missions: a) Fixer solidement la remorque à bord de cette épave, b) Vérifier si aucun signe de vie n'existait à bord. Sa phrase me restera à vie: Bosco fais attention qu'il n'y ait ni chien, ni chat sur ce maudit rafiot, sinon tu le fous à l'eau. Il faut qu'il n'y ait personne! Compris?. Nous étions soudés à ce chef comme à son Iroise.

Nota: Ce texte résume un interview de Ange Malenfant par Denis Rollier. En 1993 ce dernier a constitué un mémoire dénommé Ciné-Remorques avec Sophie Duvoux et Antonin Peretjatko. Vous pouvez le découvrir, dans sa totalité, aux archives municipales de Brest.

Ainsi est venu l'envie de produire... Le film Remorques

Du commandant Louis Malbert à l'écrivain Roger Vercel.

Deux entités se rencontrent, se respectent, s'estiment et voilà un grand succès littéraire qui va s'écrire. Remorques, c'est son titre. L'engouement du public est immense... Il apprend la mer et ses rudes marins.

Un homme de sang-froid: Le commandant Louis Malbert, du remorqueur Iroise, est né à Saint-Quai-Portrieux (29) le 18 juillet 1881. Après avoir été formé à l'âpre école des Cap Horniers il navigue sur des voiliers de par tous les océans et se bâtit une solide réputation de maître manoeuvrier. Ensuite le remorquage devient son domaine. Ses intuitions et sa compétence font de lui un meneur d'hommes multipliant les sauvetages les plus forcenés. Ce capitaine hors-normes et son équipage sont respectés comme des héros. Du 13 décembre 1924 aux 10 années suivantes ils bâtissent une légende. Elle viendra jusqu'à subjuguer un professeur de lettres. Un site à visiter: uim.marine.free.fr/hisnav/.../na-malbert.htm

Il s'appelle Roger Vercel. Né le 8 janvier 1894 au Mans (72) il est doté d'une mauvaise vue qui ne l'empêche pas de devenir officier Saint-Cyrien... C'est vrai que la Grande guerre l'a happé d'où il sort sous-lieutenant. En 1921 il est affecté à Dinan (22) et y instruit jusqu'en 1956. En plus de son professorat il écrit une belle oeuvre sur le domaine maritime. Sa passion le pousse vers l'Iroise. Sous les récits de Malbert et son vécu auprès de ces marins peu ordinaires il sent l'irrésitible besoin de prendre plume pour Remorques.

Résumé de la teneur de l'ouvrage.

L'auteur fait revivre le milieu rude des équipages chargés de venir en aide aux navires en détresse. Au port de commerce de Brest Renaud est commandant à bord du remorqueur Cyclone. Une énième fois il embarque avec Kerlo le maître d'équipage, Gouedec le chef radio, Tanguy le second et les matelots afin d'entreprendre le sauvetage d'un bateau privé de gouvernail. La lutte colossale met aux prises le savoir des marins et le déchaînement des éléments en mer d'Iroise. Pourtant il la rouerie et la jalousie vont entraver les efforts de mise à l'abri du bâtiment secouru. L'amour passion surgit par la présence de la femme

L'ouvrage est découvert, incidemment, par Jean Grémillon qui se confiant, au journaliste R.Mémoret de l'Ouest -Eclair en date du 23 février 1938, déclare «Lorsque je lus pour la première fois Remorques je fus pris par le côté pittoresque, mais sans artifice, de ce roman. Je décidai de le porter à l'écran car il y avait, en lui, un tragique suffisant... plus que suffisant pour émouvoir des spectateurs même s'ils ne connaissaient rien à la mer et aux choses de la mer. J'ai vu Mr. Roger Vercel. Nous nous sommes entendus. Il m'a conseillé de venir à Brest et de voir l'Abeille 22.». Cependant avant cela il avait fait lire l'ouvrage à Jean Gabin qui fut enchanté d'être le capitaine Renaud et fier de revenir en la ville de son service militaire. Le producteur Raoul Ploquin ayant racheté les droits d'utilisation au nom de l'Alliance Cinématographique Européenne (filiale de la firme allemande Ufa) permis à Jean Grémillon de s'attabler à la réalisation de ce film.Nous verrons que suite à la défection de cette Ufa de nouveaux producteurs viendrons porter ce projet.

Résumé du scénario du film.

Le capitaine du remorqueur le Cyclone, André Laurent, se voit contraint de quitter précipitamment la noce d'un de ses marins pour aller au secours du Mirva. Il abandonne ainsi sa femme Yvonne et les mariés. Au matin, le Cyclone remorque le Mirva avec à son bord Catherine, la femme du capitaine dont André Laurent va tomber amoureux. Entre sa femme gravement malade et celle qu'il aime, Laurent choisira la dernière. Il lui offre de partir avec lui, mais cette dernière refuse. Il finira par perdre les deux femmes qu'il aimait.

Tout n'est pas facile la guerre se profilant. Voici un petit résumé sonore (ouvrir ci-dessous) dans lequel nous parlons des problèmes du tournage et de quelques nouvelles brestoises de l'époque. Il y a une émotion, en moi-même, de rappeler ces turbulences puisque votre blogueur , né en 1936, apprend avec vous la tourmente humaine de ces années sombres et néanmoins culturelles.

Nota: Remorques est un film réalisé par Jean Grémillon. Tiré du roman de Roger Vercel il fut adapté, pour les besoin du cinéma, par Charles Spaak et André Cayatte. Jacques Prévert en écrivit le scénario et les dialogues sous une musique d'Alexis Roland-Manuel. Armand Thirard et Louis Née sont préposés à l'image. Yvonne Martin s'occupe du montage. Alexandre Trauner est le chef décorateur. Nombre d'acteurs chevronnés acceptèrent de jouer autant par goût que par métier. En voici la liste: Corne Léonce (un invité à la noce), Crémieux Henri (l'administrateur), Cuny Alain (matelot sur le Mirva), Dasté Jean (radio), Dhéry Robert (un marin invité au mariage), Gabin Jean (le capitaine André Laurent du Cyclope), Ledoux Fernand (Kerlo, le bosco), Morgan Michèle (Catherine), Poupon Henri (docteur Maulette), Renaud Madeleine (Yvonne Laurent), Sinoël Jean (l'armateur). Puis: Germon Nane (Renée Tanguy), Laurens Anne (Marie Poubennec), Raymone (la bonne de l'hôtel), Blavette Charles (Gabriel Tanguy), Marchat Jean (capitaine du Mirva), Duhamel (Poubennec), Bergeron René (Georges), Pérès Marcel (Le Meur), Pons Henri (Royer), Coëdel Lucien (matelot sur le Cyclope), Melrac Marcel (idem) et... Leray Robert, Geller, Rogerys Max, Dolnitz Marc, Violette Paul.


Le 12 avril 1940 des chasseurs alpins embarquent, depuis Brest, pour Narvick en Norvège. Ils partent pour gagner ! Avec des skis, des raquettes, des chiens de traineaux, des chevaux, etc... ils sortent vainqueurs malheureusement pour une courte durée. Ci-dessous un lien vous permet de visionner les différents préparatifs très suggestifs. La dénomination de quai à chevaux > 5ème bassin ouest vient, certainement, de cette expédition militaire.

Le vouloir et l'échec.

Tout comme la Finlande et la Suède la Norvège est réticente pour entrer dans ce conflit. Elle fournit 50% du minérai de fer nécessaire à l'industrie allemande et se croit protégée par l'Angleterre, sa voisine. Le 8 avril 1940, les Alliés font savoir qu'ils ont miné les eaux norvégiennes pour mettre fin au transport de ce minerai vers l'Allemagne dont ils craignent le surarmement. Pourtant le 9 avril 1940 l'armée du IIIème Reich attaque, par surprise, car la marine allemande a surtout besoin de bases en Norvège pour porter la guerre sur mer. C'est la fin d'une neutralité illusoire! Les alliés comprennent qu'il faut agir vite si l'on veut perturber, empêcher les velleités de Hitler. Le 12 avril à 17h30 un bateau dénommé X6 (le EL MANSOUR récupéré par la marine nationale) part du port de commerce de Brest et met le cap sur la Scandinavie avec une escorte de navires militaires. A son bord des canons légers, des véhicules automobiles, des chevaux, des chiens nordiques (+ une mascotte), des vivres, des cochons, du matériel de guerre dont l'équipement spécifique à des combats dans l'enneigement et le froid. Plusieurs centaines d'hommes ont chargé pendant 4 jours sous les ordres du général Béthouart chef des 5ème et 27ème demi-brigades de chasseurs alpins et de la 13ème demi-brigade de marche de la légion étrangère. Le 19 avril ces troupes arrivent à Namsos et s'installent jusqu'à ce que la décision d'évacuation soit prise le 25 avril par le fait de la puissance aérienne. Le 3 mai le retour de tout le contingent comprenant 1350 français et 323 anglais via le fidèle El Mansour s'effectue sans pertes, malgré le harcèlement de l'ennemi. Par le vouloir de reconnaissance, envers ces combattants, la Norvège a fait apposer une plaque commémorative sur le bâtiment des aires marines (ex Capitainerie du port) au 16, quai de la Douane à Brest.

Nous vous convions à visionner les images prises par les photographes et cinéastes du SCA immortalisant l’embarquement des troupes à Brest pour la Norvège, la traversée en mer via l’Ecosse, les batailles navales, la défense de la voie ferrée menant aux mines de fer, les engagements à Namsos, Bjervik et Narvik. L’expédition prend fin avec le retrait des troupes alliées en raison de l’offensive allemande.

http://www.ecpad.fr/narvik-premiere-operation-de-debarquement

Un billet datant du 25 décembre 2008, sur un détachement norvégien venu poser des gerbes au pied de cette plaque, est à visiter sur ce blog. Son titre: De "L'Anna Rogde" au "Statsraad Lehmkuhl", mythiques navires de Norvège.

La guerre se termine par la victoire des alliés en 1945. Nous vous proposons une pause avant de nous transposer dans les années de réalisations cinématographiques plus récentes. Généreux dans leurs dires des professionnels expliquent, dans un deuxième billet, les rouages et facettes de ce milieu culturel dit du 7ème art. Dans la troisième page nous irons vers ceux qui jeunes pleins d'espoir et anciens producteurs nostalgiques ont la fibre cinématographique dans la peau.

Mes remerciements aux Archives: de la Prémar, de René-Jacques dit Giton René, municipales de Brest, de la Cinémathèque de Bretagne, de Us Army, de Wikipédia, du cinéma, de la Marine de Commerce, de Goulven Le Gall. Merci à Denis Rollier, Sophie Duvoux et Antonin Peretjatko qui ont écrit, en 1993, un documentaire d'étude dénommé Ciné-Remorques. Merci à Yffic Cloarec le webmaster pour son aide logistique. Les textes, les photos YD et les propos enregistrés sont de Yffic Dornic. Portde, le 2 décembre 2010.


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