C'est un marin à trois têtes que nous sommes allés rencontrer. Ces marins-pêcheurs sont indissociables tant ils connaissent la mer. Marcel Kervella a travaillé la praire, la coquille Saint-Jacques de la rade de Brest, le poisson...pendant 29 ans avec Claude Le Gall sur le Mab-Bihen. Avant cela il s'est trouvé mousse à l'âge de 15 ans sur un bateau à voiles. Pierre Le Gall a pratiqué la baie de Saint-Brieuc sur 33 saisons de pêche à la coquille Saint-Jacques. Les trois compères nous parlent des méthodes du temps d'avant et, aussi, du dégât causé sur les réserves marines par les grands gels de 1962/1963. Puis il y a cette fameuse coopérative des pêcheurs du Tinduff. Bon, vaut mieux les écouter... c'est d'un délice!

Le marin-pêcheur du Tinduff en Plougastel-Daoulas.

Marcel Kervella et Claude Le Gall ont navigué sur le Mab-Bihen afin de récolter la coquille Saint-Jacques de la rade et le pétoncle pendant la saison d'hiver, le reste de l'année servant à la pêche du poisson. Sous l'influence de Marcel une coopérative des marins-pêcheurs du Tinduff voit le jour et permet à la quasi totalité des professionnels de vendre leur levée au plus près du port. En effet ce sont les mareyeurs qui se déplacent en sachant qu'ils auront la certitude d'un arrivage fourni dans cette coopérative. En 1972/1973 le monde de la pêche s'adapte à la demande d'une population découvrant la saveur délicate des seiches. Ce sont les pieds-noirs, nouvellement installés en France, qui provoquent cet engouement. Nos trois marins-pêcheurs se souviennent d'une levée de 1380 kilos mise en vrac dans un camion. Cela les a bien fait rigoler tant l'arrière dégouline, alors, de sépia. Une anecdote de Raymond Brélivet, patron de la Mari-Lizig du Relecq-Kerhuon: Pendant la deuxième guerre mondiale tous les bateaux coquilliers, de ce petit port, furent envoyés sur Brest. Les allemands craignaient que les résistants les chargent d'explosifs afin de perpétrer des attentats à leur encontre.


Un grand gaillard s'approche et, bien-sûr, nous nous connaissons puisque ayant côtoyé les mêmes quais pendant des décennies. Jean-Marcel Tual est molénais et la mer est son fief. Un sapré marin selon les connaisseurs. Il nous emmène vers la Fée de l'Aulne dont nous vous présentons la restauration par ailleurs. Cette gabare, sablier de 1958, est reprise par la Compagnie Maritime Penn-Ar-Bed afin de ravitailler les îles de la mer d'Iroise. Elle sert, de même, à la récupération des déchets afin de transfert vers le continent. Elle est désarmée en l'an 2000. Le commandant Jean-Marcel Tual la connait comme aucun et son respect pour ce bateau va jusqu'à bouder la rénovation si le repreneur ne remâte pas le navire.


Un baroudeur des mers nous fascine.. Jean-Yvon Combot est un infatigable navigateur issu d'une famille de marins. Son destin doit-être la marine nationale... dans laquelle il s'engage pour quelques années. En 1975 Jean-Yvon Combot se tourne vers une carrière plus en osmose avec ses goûts. Il choisit, sans le savoir, une pleine de mouvements puisque de pétroliers et de cargos il se retrouve sur le Belem puis La Boudeuse ou encore sur Etoile du Roy (ex-Grand Turk).... grands voiliers s'il en est. Passionnant, prenant, envoûtant il nous laisse admiratif.


Nous ne savions pas que Gérard Cissé avait navigué, au sein de la Marine Nationale, car il est surtout perçu comme un excellent chroniqueur. Son parcours de vie est tout simplement étonnant et non moins peu banal. De l'école des mousses il embarque sur le Richelieu et sur bien d'autres qu'il vous cite. Il monte en grade jusqu'à chef de quart échelon 2. Au bout de neuf ans de carrière Gérard Cissé débarque pour entrer dans la police. A 55 ans c'est la retraite... la sienne est, disons, pleine. Là où certains font la farniente lui se lance dans de multiples recherches et se lance dans la chronique historique. C'est justement par ses écrits que nous le connaissons le mieux et si vous désirez apprendre les rues de Brest consultez ses ouvrages.

Information de Gérard Cissé.

Le 19 mai 2000, la municipalité brestoise dénommait, dans un nouveau quartier, une rue Commandant Loussot. M'intéressant à ce personnage, afin de rédiger un article sur sa vie et les sauvetages qu'il a réalisé avec son équipage et son "Abeille 22", je vous propose sa lecture dans le numéro 212 des "Cahiers de l'Iroise" édités par la Société d’Études de Brest et du Léon.


Merci aux contributeurs: Café du Port du Tinduff en Plougastel-Daoulas, Compagnie Penn Ar Bed, Jean-Yvon Combot, Gérard Cissé, Jean-Jacques Le Quinquis, wikipédia, Archives famille Loussot/Hatingais. Merci à Yffic Cloarec qui suit et conseille comme webmaster attitré. Merci à Jean-Paul Messager qui m'aide à la mise en page de ce billet sur le site de Wiki-Brest. Les textes, les interviews, les vidéos sont de Yffic Dornic. A portde, le 13 juillet 2012.