Depuis la nuit des temps l'être humain a propagé ses désirs, ses envies, son savoir par voie orale, par voie d'écriture et par voie d'affichage mural (des peintures rupestres aux panneaux d'expressions les plus insolites de notre 21ème siècle). Ici nous nous intéressons aux belles publicités de célèbres cirques.

Loi sur les afficheurs et les crieurs du 10 décembre 1830.

Art. Ier. Aucun écrit, soit à la main, soit imprimé, gravé ou lithographie, contenant des nouvelles politiques ou traitant d'objets politiques, ne pourra être affiché ou placardé dans les rues, places ou autres lieux publics.

Cette disposition, dont l'infraction est prévue et réprimée par l'article n'est prohibitive qu'en ce qui touche les écrits contenant des nouvelles politiques ou traitant d'objets politiques. Il y a donc toute latitude pour les annonces relatives aux arts, aux lettres , aux sciences, à l'industrie, à l'agriculture, au commerce. C'est ce qui est expliqué d'ailleurs dans l'exposé des motifs présentés à l'appui du projet de loi, dans la séance de la chambre des députés du î4 novembre 1830.

Les législateurs ont pu se contenter des expressions générales, nouvelles mais ils n'ont pas dû en donner une définition dans laquelle il eût été difficile, pour ne pas dire impossible, d'embrasser tous les cas; cette définition n'était d'ailleurs pas nécessaire comme garantie, puisque le jury, qui est le juge des infractions à la présente disposition, aux termes de l'art8 a toujours à examiner et à décider si les affiches à l'occasion desquelles il y a poursuite, qui sont ou non politiques, et que son intervention est la première des garanties. Telle est l'observation qui a été présentée par le rapporteur, de la commission de la chambré des députés.

Rappeler que le jury est juge en pareille matière, c'est assez dire qu'il est peu utile d'examiner si, dans tel ou tel cas, un écrit peut être réputé avoir trait à la politique; c'est d'ailleurs plutôt une question de fait qu'une question de droit. Toutefois cet examen n'est pas tout-à fait dénué d'intérêt; car il est possible que le ministère public ne saisisse pas la justice d'assises par citation directe et que la procédure suive les degrés ordinaires de l'instruction en passent par la chambre du conseil du tribunal et par la chambre d'accusation. Dans cette hypothèse, on peut être sûr que les magistrats examineront l'affaire sous le double rapport du fait et du droit. Rappelons donc, comme document officiel, la partie du rapport fait à la chambre des pairs, dans la séance du 7 décembre 1830, qui lève tous les doutes sur une question relative aux effets de la prohibition:

a. Quiconque voudra exercer, même temporairement, la profession d'afficheur ou crieur, de vendeur ou distributeur, sur la voie publique d'écrits imprimés, lithographiés, gravés ou à la main, sera tenu d'en faire préalablement la déclaration devant l'autorité municipale et d'indiquer son domicile, Le crieur ou l'afficheur devra renouveler cette déclaration chaque fois qu'il changera de domicile.

L'article 290 du Code pénal soumettait les professions de crieur, d'afficheur et de distributeur d'écrits, gravures ou dessins, au pouvoir discrétionnaire de la police. Le gouvernement crut devoir demander, en 1830, qu'on déchargeât l'administration de la responsabilité qui en était la conséquence (exposé des motifs du projet de loi); et depuis le 10 décembre 1830, il a suffi, pour exercer librement ces professions d'avoir un domicile et de faire une déclaration préalable, à charge bien entendu d'en justifier dans l'occasion; c'est-à-dire que 1a nouvelle loi n'exigeait que ce qu'il y a de plus indispensable pour l'exercice de la surveillance nécessaire dans l'intérêt de l'ordre public et des lois.

I. Ceux qui font imprimer et apposer ou ceux qui apposent des affiches ne doivent pas oublier qu'aux termes de la loi du 8 juillet 1791 que les affiches des actes émanés de l'autorité publique seront seules imprimées sur papier blanc ordinaire; et celles faites par des particuliers ne pourront l'être que sur papier de couleur, sous peine de l'amende ordinaire de police municipale que cette loi de 1791 a été confirmée par l'art. 65 de celle du 28 avril 1816 et que l'art. 77 de la loi du 15 mars 1817 punit la contravention de cent francs d'amende à la charge de l'imprimeur et aujourd'hui à la profession afficheur.

II. Le mot temporairement avait fait craindre à un député que l'on ne poursuivît, comme contrevenant à la loi, ce qui, à la campagne, par exemple, dans un lieu dépourvu d'un homme faisant le métier d'afficheur, aurait apposé une affiche manuscrite ou imprimée pour annoncer la location ou la vente de son pré, de son champ, etc. En conséquence il proposa un amendement ainsi conçu : « Le présent article ne recevra pas d'application dans les communes où il n'y aura pas au moins deux afficheurs ayant fait leur déclaration en cette qualité.
La loi n'impose aux afficheurs qu'une simple déclaration préalable, ce qui n'est pas une grande gêne. Quant aux particuliers qui, sans faire la profession d'afficheur, pourraient cependant apposer des affiches pour la vente d'un bois, la location d'une ferme, etc., la pensée de la commission n'est pas de les assujettir aux conditions déterminées pour les afficheurs. » (Séance du 3 décembre 1830.)

III. L'afficheur qui ne satisfait pas aux prescriptions de l'art a, est passible d'une amende de vingt-cinq à deux cents fr. et d'un emprisonnement de six jours à un mois, cumulativement ou séparément ( art. 7 de la présente loi ). Source Domaine Public des archives nationales de la Bibliothèque de France.



Résumons, un peu, l'histoire du cirque

Il est certain que nous avons tous l'instinct du cirque puisque l'itinérance des gens du voyage nous fascine tant l'ambiant paraît mystérieux et émotionnel autour comme dans les chapiteaux. Il n'y a qu'à regarder les enfants se ruer vers la toile aux multiples couleurs d'où proviennent les odeurs fauves des grands félins et le barrissement des éléphants. Les chevaux forment une telle cavalerie que nous ressentons le besoin impérieux de les voir évoluer sur la piste centrale. Que dire des acrobates, des jongleurs, des musiciens et autres clowns qui nous ravissent en plus de faire rêver petits et grands.

Nos lointains aïeux goûtaient eux aussi ces spectacles comme l'indiquent certains documents rapportant des scènes de voltige remontant par delà 3500 ans avant notre ère chrétienne. Il y a 30 siècles les Égyptiens organisaient des défilés de bêtes sauvages venus de toute l'Afrique. Pourtant 5000 ans avant JC la Chine avaient ses acrobates, ses dresseurs d'animaux, ses équilibristes.

C'est en Grèce qu'apparaissent les premiers amphithéâtres en plein air, mais c'est sous les Romains que le stade prit le nom de cirque. Le plus important du monde antique, le Circus Maximus, atteindra la fabuleuse capacité d'environ 380.000 places. Les jeux s’ouvrent par une parade, précédée d’une fanfare, des comédiens chargés de faire rire la foule au moyen de culbutes et d’équilibres ratés, des voltigeurs sautent en plein galop, d’un cheval à l’autre. Des funambules évoluent à très grande hauteur. A la suite de la chute mortelle d’un enfant, l’empereur Marc Aurèle imposa la présence de matelas. Les spectateurs peuvent parier sur des combats entre hommes (les gladiateurs) ou ceux d'esclaves contre des bêtes sauvages. Ceux qui affrontent les animaux sont les "bestiaires": ils luttent contre des taureaux et des fauves. Deux cents ans avant J-C nous trouvons des ménageries sur les routes de l'empire romain avec lions, ours, singes et autres reptiles.

Au Moyen Age, les curieux se bousculent à la foire pour apercevoir les jongleurs, les montreurs d'ours, les singes savants. Tous les grands rois de France et d'Europe possèdent des zoos. Les bouffons et autres acrobates s'organisent en artistes ambulants. Toutes les grandes villes ont une foire foraine qui accueille un monde grouillant de personnages fantastiques. De par ce fait le mot cirque n'a plus d’existence à partir du 6ème siècle puis revient bizarrement à la mode au courant du 18ème puisque apposé sur un établissement londonien. Charles Hugues est le propriétaire de ce Royal Circus. Il est vrai qu'un certain Philip Astley est passé par là. En 1768 ce soldat de 26 ans trace une piste ronde sur laquelle il exécute des cabrioles sur le dos de son cheval au grand étonnement de passants emballés par ce cavalier de bonne facture. Ceci entraîne un engouement et les bases de nos cirques modernes sont jetées. Bien-sûr le cheval reste roi avec ses écuyers tenant l'équilibre grâce à la vitesse de l'animal en ces nouvelles enceintes de toile.

De fil en aiguille les numéros font appel à la performance et c'est une véritable cavalerie qui tourne sur la sciure de la piste avec maintes jolies filles déridées par les exploits de chevaliers servants si ce n'est de par leurs pitreries. Un nom émerge dans ces spectacles équestres: Franconi (à Paris). D'autres suivrons sous des formes de plus en plus élaborées: Dejean (France), de Bac (Allemagne), Ducrow (Angleterre), Robinson (États-Unis d'Amérique). Puis le clown arrive, seul tout d'abord, en tant qu'acrobate un peu gauche. En 1864 la libération sur les spectacles permet à des groupes de rustauds de détendre petits et grands. Pourtant les plus grands de ces pitres travaillent en solo. Mon respect va vers Grock le suisse et les Rivels fascinants trio espagnol. Le Clown blanc fait souvent la leçon à l'Auguste déguenillé mais roublard. Afin d'arbitrer entre les deux compères l'on institue Monsieur Loyal qui représente le sérieux de la direction du cirque.

En nos temps modernes ces artistes ont plusieurs talents: acrobates, amuseurs, musiciens. Les numéros d'animaux dressés font le bonheur de certains comme ils sont dénoncés par d'autres. Ce qu'il y a de sûr c'est que les cirques sont devenus de véritables entreprises avec une gestion rigoureuse et du matériel aussi performant que complet. L'envoûtement est total lorsque les semi-remorques envahissent la place, lorsque les monteurs hissent le chapiteau, lorsque les odeurs fauves saisissent votre appendice nasal.

Mémoires d'un ancien circassien afficheur de 76 ans.


Ayant pratiqué le métier dès 1956 puis en reprise en 1959, au retour de l'AFN, il s'est avéré que j'avais l'instinct Soudain une voiture me piste, en fin d'année 1962, puis s'arrête auprès du panneau que j’entreprends d'afficher. Une voix se fait entendre '' Je suis le directeur de publicité chez Pinder RTF, J'ai vu votre patron pour lui signaler que je désire vous embaucher... pas de problème. Êtes-vous partant avec une bonne rémunération et le gîte assuré? Deux mois plus tard me voilà de Nantes en Touraine pour faire une saison d'affichage des plus émoustillante.

Votre blogueur fut surnommé La Glu

L'affichage est un métier très physique et extrêmement spectaculaire. Dompter le vent, apprivoiser la pluie, aduler le soleil, sécher les sueurs, accepter la froidure, maîtriser les efforts voilà bien les priorités de l'afficheur professionnel. Ne dîtes jamais colleur à ceux du métier... c'est quasiment une insulte à leur statut. Les annonceurs sont exigeants et ne se risquent pas à l'aveuglette dans une campagne publicitaire. Le choix d'une entreprise d'affichage est lié à la valeur attractive du réseau proposé mais aussi à la qualité du travail réalisé. Les cirques et autres spectacles ambulants embauchent pour le temps d'une saison parmi les meilleurs spécialistes de l'affichage en libre. Un colleur pose sans règle et de façon négligée. Pouvoir monter une affiche à 6/7 mètres est une autre affaire. Pouvoir conduire sur 100kms et réussir jusqu'à 300m2 de papier sur cet itinéraire n'est pas à la portée de tout le monde... sachant que la brosse (balai) a un manche à rallonges qui tout déployé mesure 6,50m. Bien sûr, bien sûr les emplacements en hauteur ne sont pas la majorité mais les épaules s'en rappellent Le père La Glu, que je suis, ne le sait que trop bien... lui qui a du étaler plus de 75.000 affiches tous formats confondus: 40x60, 60x80, 80x120, 120x160 (ou 175), 160x240 (en 2 morceaux), 320x240 (en 4 morceaux), 4mx3m (format à l'italienne en 8 morceaux), 6mx1,60m (en 5 morceaux), etc... Toutes les boîtes ont connu son coup de pelle (façon de travailler) que se soit Giraudy, l'Avenir, Dauphin, Chaulet et surtout Pinder RTF. Il a essayé de se lancer, sans succès car la gestion est un autre art. Dans une période plus récente, disons il y a 25 ans**, la ville de Brest et ses environs n'avaient pas de secret pour La Glu puisque travaillant alors pour une entreprise locale. Vous vous demandez pourquoi ce surnom assez ragoûtant n'est-ce-pas? Chacun des afficheurs du service publicitaire de chez Pinder RTF (période 1961-1964) se voyait coller un sobriquet en rapport avec une spécificité personnelle. Ah se rappeler Le Biofrère, La Goupille, La Goule à Jus, Bolide... çà rajeunit! Alors La Glu? A 5 heures du matin le service de publicité affichage était en pleine effervescence et chacune des 7 équipes (nous étions 14!!) préparait sa journée. P'tit Claude, mon extraordinaire copilote, allait s'enquérir du bordereau de route aux 15/20 localités à placarder Monsieur Bonnin (quel bonhomme!) nous expédiait vers la ville étape lorsqu'il fallait une deuxième voiture pour afficher chez l'une des agences de publicité retenues. Donc P'tit Claude, connaissant le labeur, faisait le plein d'affiches dans les casiers de notre Ford Taunus et votre blogueur complétait un bac de 40 litres en fécule de pomme de terre ainsi que le bidon en plastique recevant la lessive de soude. Suite à l'approvisionnement trois bacs étaient remplis d'eau, un de 50 litres pour recevoir la colle épaisse réalisée par touillage de farine et cuisson de celle-ci par l'apport de lessive de soude et deux autres pour notre colle liquide. Chaque matin ce rituel bien orchestré a incité les jaloux des autres équipes à m'affubler de ce La Glu... et pour cause nous partions prendre notre café qu'ils étaient encore aux préliminaires. Bilan d'une journée type: 200kms, 400m2, 100 litres de colle, bordereau terminé vers 15/16h, 2 heures de liberté permettant de succulentes rencontres et retour à notre convoi publicitaire vers 19h. Il ne fallait surtout pas arriver plus tôt car le bon Monsieur Bonnin nous aurait demandé d'aller secourir une équipe dite plus faible... et nous étions malgré tout lessivés. Et dire que c'était ainsi du début janvier au 31 octobre de l'année courante... avec seulement l'après-midi du 1er mai comme coupure. Mais oui, mais oui la rémunération suivait comme certains beaux brins de filles en recherche de bonheur.

Nota**: A cette époque le blogueur avait le statut d'intermittent comme carte O chez les dockers avait latitude de travailler comme afficheur lorsque le port ne lui offrait pas d'embauche.


Puis la roue tourne, tourne. L'afficheur revient en des agences puis s'en va vers un autre labeur tout en ne délaissant pas tout à fait ce qu'il considère comme une passion. La brosse, la colle, le papier çà le détend comme un sport, un loisir. Il en touche pendant longtemps sur Brest et ses environs. Les chapiteaux s'installent devant sa porte. Il connait Louis Hery (le Monsieur cirque de la ville), il rencontre Jean Falck... fraternise et s'offre un panneau d'affichage avec un des patrons de chez Amar. Les temps ont bien changé .... il y a 40 ans ce sont des coups de bambou sur le crâne qu'ils auraient troqué entre eux.

Les contre-écarts

Dans leur splendeur passée les grands cirques possédaient d'immenses chapiteaux afin d'accueillir jusqu'à 7500 personnes. Les médias tels internet ou la télévision n'existaient pas ou très peu. Sûrs de leur puissance d'attrait les patrons de ces mastodontes s'offraient de fortes équipes d'affichage permettant une propagande maximale. Seulement la rivalité entre eux battait son plein et au cours de la saison il arrivait que deux, voir trois de ces messieurs jettent leur dévolu sur certaines villes à la même date, sur la même place. Vous comprenez que cela s'avérait impossible... il fallait donc faire craquer le(s) concurrent(s) par... le contre-écart. Qu'est-ce à dire? Prenons l'exemple le plus frappant que j'ai vécu moi-même. Nous étions dans le bassin d'Arcachon pour annoncer l'arrivée du cirque Pinder RTF en différentes cités de la région. Un soir Bolide et P'tit Claude (responsables de bordereau) sont convoqués d'urgence dans le bureau de la caravane de monsieur Bonnin et en sortent avec un ordre de route plutôt chargé. Dany Boy et La Glu les conducteurs des véhicules sont informés qu'ils vont partir à 1000 kilomètres de là, ce pour deux mois... tous frais payés. Après une nuit réparatrice et un chargement des plus complet de nos fourgons nous prenons la route pour Béthune, dans le nord!!! Les chambres sont retenues et les grandes manœuvres vont pouvoir commencer. Des colis d'affiches vont arriver chaque semaine ainsi que la fécule et la lessive de soude. Nous devons travailler de nuit pour commencer et de jour après que l'usure et le doute s'installeront dans le camp de l'autre cirque.???. Ce dernier a catapulté une équipe d'afficheurs dans cette région très prometteuse afin de couvrir tout ce qui peut l'être par des centaines et des centaines de m2 de papier. Les dates de passage sont pour dans deux mois et cela a intrigué le petit père Bonnin (prévenu par de bons amis). En effet le cirque de la chaîne de télévision doit venir les mêmes jours et aux mêmes endroits. Non mais faut pas pousser ni bousculer la hiérarchie... recouvrir tout ce qui brille venant des intrus et qui osent vouloir nous porter la nique... tels sont les ordres. En deux jours nous posons partout notre marque de fabrique et attendons... le retour de la concurrence. Alors commence un véritable ballet qui étonne, amuse, intrigue l'habitant du coin. Un jour c'est rouge, un jour c'est jaune; çà change de couleur et la colle a du mal à sécher. Seulement Pinder RTF a des moyens et des hommes aguerris. Eux vont manquer assez vite d'affiches et sont moins nombreux. Bolide et P'tit Claude ont 20 ans de métier et connaissent tous les recoins... çà compte! Un grand lascar vient vitupérant et nous insulte. Il se place devant un placard vantant son cirque. Il a un beau costume Prince de Galles. P'tit Claude le connaît, lui demande de s'écarter... lui ne veut pas... la brosse gluante de colle passe dessus la veste du Monsieur qui part téléphoner à monsieur Bonnin qui va lui envoyer un chèque afin qu'il s'habille, à nouveau, en tenue distinguée. Les escarmouches se font de plus en plus espacées. Ils abdiquent. Le cirque Pinder RTF vient planter son beau chapiteau au lieu dit, à la date fixée. Nous sommes repartis quelques deux jours avant. Nous avons réussi le contre-écart. Nous avons droit à une belle prime et au respect. Aujourd'hui personne ne se lance dans de tels défis et c'est tant mieux.


La télévision n'est plus la bête noire vidant les travées et les loges car le monde du cirque a su s'adapter en choisissant des tentes plus petites et des étapes moins nombreuses, mais plus fournies en représentations. Il faut dire que les grandes places se raréfient dans le centre de nos cités et, en même temps, sachant le coût de certaines énergies... Chez-nous le Parc à Chaînes est d'un bon gabarit permettant le regroupement des véhicules et des caravanes. C'est ce que demandent les fans qui vivent alors leur cirque.

Le cirque AMAR en quelques lignes

Le cirque Amar est fondé par Ahmed Ben Amar el Gaid, né à Bordj Bou Arreridj en 1860. C'est à Sétif qu'Ahmed Ben Amar dressa pour la première fois son chapiteau rouge et vert. Ahmed se mit à rêver à un immense chapiteau itinérant où évolueraient fauves, danseuses et saltimbanques suite à une vente de purs-sang en Angleterre. De l’union de Ahmed et Marie naquirent six garçons, dont plusieurs perpétuèrent la tradition familial. Après la mort d'Ahmed, en 1913, Marie reprit les rênes de l'entreprise. Passée la guerre et le succès il y eut dès 1926 «Le Grand Cirque Ménagerie Amar Frères» qui devint célèbre au-delà des frontières. Les frères Amar plantèrent pendant plusieurs années leur chapiteau sur le pourtour de la mer Méditerranée. C'est le cadet, Mustapha, surnommé «Le Colonel», qui donna au cirque sa popularité internationale. C'est lui qui, en 1929, décida de lui faire franchir, la Méditerranée avec cent vingt véhicules pour l'acheminement du matériel, de la ménagerie et de la troupe. Ali, le troisième frère, après avoir connu la gloire comme dresseur d'ours blancs, s’occupa des finances. Chérif, le plus jeune, qui avait succédé à Mustapha auprès des fauves, devint par la suite l’administrateur de la troupe. Le cirque Amar baptisé Cirque Géant connût le succès avec ses deux pistes et permit de créer un autre spectacle sous le chapiteau du Cirque des Cirques et même de s'installer à l'Empire sur Paris pour offrir des numéros éblouissants. En 1960 l'héritier, assisté d'un grand patron de cirque, fêtât le centenaire en une grande tournée au pays natal de Ahmed Ben Amar el Gaid. Une centaine d'artistes présentèrent 23 numéros, sous un chapiteau géant à 8 mâts. Ce fut le dernier grand épisode de la saga Amar, la mort successive des frères y mettant fin. En 1968 Mustapha Amar se résigna à abandonner la direction du cirque. Jean Roche dirigea le cirque jusqu'en 1972. Jacob pris le relais pendant un an, jusqu'à ce que l'enseigne du cirque soit reprise par la famille Bouglione en 1973. Le cirque Amar est aujourd'hui dirigé par des membres de la famille Falck, qui loue le nom auprès de Firmin Bouglione.

Source wikipédia.france


Le spectacle émerveille les enfants, passionne les parents. Les lions, les éléphants , les trapézistes, les jongleurs, les clowns se relaient pour transcender le public. L'orchestre du cirque Amar propage ses musiques à travers les rangs d'impatients spectateurs. Les jours passent et le chapiteau se replie afin de s'ouvrir à nouveau pour d'autres yeux à des dizaines de kilomètres du portde.


Un autre chapiteau, un nouveau coup de cœur pour La Glu. Le cirque Médrano, de Raoul Gibault, prend tout le Parc à Chaînes. C'est beau tout de même ce regroupement de caravanes et de camions aux gabarits imposants qui forment comme une ceinture protectrice. De mes fenêtres j'entrevois les lieux de repos et de détente de ces hommes, de ces femmes qui font le personnel. Puis comme toujours, une rencontre... la rencontre qui promet un bel échange. Cette fois nous allons vers Christophe Herry, très lié à Louis Hery... çà sent une complicité dans les échanges. Tiens Raymond Brélivet et sa petite famille nous font l'honneur de leur présence.

Le Cirque Médrano en quelques lignes

Geronimo Medrano,ou Jérôme Medrano, est un artiste de cirque né à Madrid en 1849. En 1897 ce clown, au savoir comique, a repris le Cirque Fernando, qu'il a rebaptisé Cirque Medrano. Les trois clowns Fratellini y sont engagés du 1er septembre 1915 au 29 juin 1923. En 1956, les Gruss-Jeannet (Alexis Gruss Sr., André Gruss et Lucien Jeannet) cessent le "Radio Circus" d'avec Radio Luxembourg et tournent un an sous l'enseigne "Medrano". Avec son épouse Violette, Jérome Medrano lance Le cirque sur l'eau, la cavalcade sur glace avec piste fluorescente.Ils font appel à Gilles Margarithis dont on se souvient en tant que réalisateur de "La Piste Aux Etoiles". En 1978 Jean Richard loue l'enseigne Medrano dont les vedettes seront Les Bario, trois clowns de renom. En 1957 Raoul Gibault reprend le Cirque Medrano qui redevient ambulant afin de sillonner la France pour présenter les plus grandes attractions du cirque moderne. Chaque année le spectacle est renouvelé en recherchant des numéros choisis dans les festivals du cirque. Raoul Gibault possède Le Cirque Medrano, Le Cirque sur l'eau et Le Cirque. En 2012 il s'attache les services de Christophe Herry qui, venant de chez Pinder, devient le programmateur officiel des trois tournées tout en étant le directeur du Cirque Medrano.

Source wikipédia.france


La frénésie est intense pour ceux qui vont assister pour la première fois à un tel spectacle. Le sourire d'accueil détend les impatients en recherche de merveilleux. Ils ne seront pas déçus en voyant sur la piste un incroyable défilé de numéros comptant les animaux les plus divers. Les tigres, les éléphants, les chevaux c'est dans la conformité du cirque, mais les vaches et les oies çà étonne tout de même, quoiqu'il faut savoir que dans le temps... Les yeux s'écarquillent, encore et encore, devant les prouesses d'artistes les plus époustouflants.


Terminons ce billet sur un scoop. Connaissant un peu Philippe Deniel je n'imaginais pas, mais pas du tout qu'il soit aussi épris du milieu circassien. Louis Hery m'en ayant touché un mot un rendez-vous est pris chez notre collecteur de tout ce qui fait le cirque. La Glu s'est cru renvoyé des dizaines d'années en arrière. Dans une pièce nous admirons par centaines des répliques miniatures de caravanes, de véhicules, de personnages, d'animaux et je ne sais quoi encore... je suis admiratif et baba. Tous les grands noms ont droit de place dans ses vitrines... et paraît-il d'autres existent dans son bureau, sa chambre. L'appartement est voué au cirque. Laissons Philippe nous dire sa passion.

Un grand merci à vous qui permettez de présenter cette partie de vie professionnele qui est la plus ancrée en mes tripes. Sans ordre ni préférence je vous cite afin que chancun(e) sache votre passion pour le cirque: Domaine Public pour Toulouse Lautrec, archives Sydney Bernard, archives Pinder RTF, archives wikipédia, archives Philippe Deniel, archives Cirque Medrano, archives famille Spiessert, archives Louis Hery, un brave.... du Télégramme, Un grand salut à Yffic Cloarec qui accepte de m'héberger afin de continuer à cheminer dans la mémoire du port de commerce de Brest alias portde. Ce 27 juin 2012 par Yffic Dornic.

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