L'anse est bien située mais des réticences se firent jour quant au choix du site

Napoléon III le choisit par le décret du 24 août 1859 signé à Saint-Sauveur. Nous voyons, sur une carte de jeu, la figurine de l'Empereur avec l'année de son mariage. Puis les fastes qui lui sont dédiés avant et après la décision démontrent la reconnaissance des édiles. Un médaillon, à son effigie, scelle cette date historique pour l'avenir du commerce maritime.


Les plans, ci-dessous, nous apprennent que:

a) L'escalier de 1865, au fameux tournage du film Remorques, n'apparait pas sur cette présentation du site. Le petit, situé sur ce qui fût un square avant l'arrivée des voies ferrées, y trouve place et est donc antérieur. b) La ville a voulu construire un hall-abri pour les usagers et ouvriers du port de commerce. Sa implantation était prévue sur l'emplacement du parking Grand-Large. c) Les édiles et les autorités civiles et militaires savaient construire un port marchand ambitieux. Nous voyons qu'un petit bassin de carénage existait en un bassin n° 4 (remblayé pour l'installation de hangars. Aujourd'hui nous y voyons les Entrepôts Frigorifiques Brestois). d) Les charrettes et le tram se croisaient sur les rampes d'accès au port de commerce. Près du Château la porte Nationale disparue pour cause de trafic automobile en plein essor. e) Sur la falaise vers Poullic al Lor des tailleurs de granit ciselaient chez Victor Lapierre (nom prédestiné s'il en est).

Vers d'autres mémoires

Nous en avons terminé, pour ainsi dire, avec l'historique et le mémoriel de l'explosion du liberty ship Océan Liberty. Cela a demandé beaucoup de travail, de recherche. Bon nombre de personnes se sont investies et il y a récompense pour les familles des héros. La dernière en date sera en l'honneur de François Quéré, il va avoir sa rue. Il le mérite. Une plaque ou une stèle aurait sa place, afin de rappeler ce 28 juillet 1947, devant l'entrée menant au bassin n°5/ouest (quai à chevaux) du port marchand. Allons, maintenant, vers d'autres mémoires. Alors, bien-sûr, il y a le fameux Parc aux Chaînes. Cette page vous rapporte quelques surprises le concernant et pourtant bien d'autres sujets seront traités ultérieurement sur ce lieu destiné à être un square (dessiné, prévu lors de l'élaboration des plans du port Napoléon qui est devenu ce que nous appelons, aujourd'hui, le port de commerce). Ensuite les événements, les guerres ont fait que des exigences le transformèrent. Dans ce billet nous vous brossons déjà un ensemble le caractérisant dans son évolution. Nous reviendrons à lui plus en détail dans les mois qui viennent car il est évident que chaque époque a façonner ce site. Nous rappellerons, par exemple celle où des forages, en mer d'Iroise, firent qu'il devînt un véritable chantier/dépôt pour chaînes et tuyaux à la structure imposante. L'espoir de découverte d'un pétrole, du fond de l'océan, fît rêver quelques années. Puis il fût libérer du stockage, vît une passerelle, fragilisée par le matériau défaillant, disparaître avec un vieux magasin vétuste. Les cirques, les expositions sous chapiteau, les festivals culturels, les fêtes maritimes vinrent sur cette place unique à Brest. Il a pour vocation d'ouvrir son espace aux camions, aux voitures, aux caravanes lorsque il est libre de contraintes. Nous vous invitons à nous suivre et, pourquoi-pas, offrir à ce blog vos souvenirs en rapport avec ce Parc aux Chaînes. Les américains l'installèrent en véritable réseau du chemin de fer. Les bombes l'ont labouré, blessé comme bien d'autres d'endroits. Les wagons de marchandises, remplis de sacs de pommes de terre, de fûts remplis de vin, de divers, sillonnèrent ses rails; c'était le temps où les habitants et les enfants le baptisait La Plaine. Ainsi vous voyez que ce sapré parking a bien des secrets à nous délivrer. Nous irons par palier pour raconter son histoire... pour votre bon plaisir et le nôtre.

Brest/portde, le 27 octobre 2011. Le blogeur Yffic Dornic.


Les ennemis héréditaires sont toujours à craindre.

Des batteries sont installées sur le littoral maritime de la rade de Brest. Le port s'en voit doté dans le prolongement du quai Ouest auprès des remparts.et de l'entrée dans le port militaire (Porte Surcouf). Il est assez extraordinaire de découvrir cet édifice par les plans du Service historique de la Marine. Texte 3.

Batteries de campagne ordonnées par Vauban.

En juillet 1695 Vauban explique son choix stratégique au vu de la configuration du littoral, de la longueur des côtes et du grand nombre d'accès à la mer: « S´agissant de la défense de cette longue et immense côte de Brest qui a plus de 160 lieues de circuit et des moyens possibles de la fortifier contre les descentes, je n´en trouverais pas de plus praticable que de faire retrancher toutes celles où l´ennemi pourrait mettre à terre et d´en distribuer la garde aux milices garde-côtes du pays et aux arrière-bans soutenus de quelques cavaliers et dragons de troupes réglées, postées en différents endroits à portée des lieux les plus dangereux. Ce qui fut observé avec beaucoup plus de précision aux environs de Saint-Malo et de Brest que partout ailleurs » (Archives Nationales: Fonds Rosanbo: 155 Mi 19 dossier 3, f° 12). Alors il planifie de manière à construire un réseau de batteries dissuasif en sachant que les finances du royaume sont quelconques mais que le temps presse. Les officiers ont gîte en le corps de garde tandis que les soldats et les canonniers sont logés dans des huttes en un ensemble de bâtiments quelque peu primaire.

Pour toute batterie ses directives sont celles-ci:

« Les batteries seront composées de terres, fascines et gazon avec de vieux bordages de vaisseaux en guise de plates-formes réparties sur les deux rives du goulet. Les parapets seront de terre non pierreuse et de fascines à parement de gazon. Les embrasures auront 9 pieds d´ouverture extérieure. Les parapets seront de 12 à 16 pieds d´épaisseur. L´espace d´une embouchure à l´autre sera de 12 pieds. Les plates-formes auront au moins 24 pieds de large et deux pieds d´épaisseur. Toutes les découvertes des embrasures seront égales. Près des batteries, et en un lieu où le canon des ennemis ne puisse faire craindre, on approfondira des trous dans la terre pour y mettre les pièces à couvert. Derrière et au plus près de chaque batterie, on fera un bâtiment de 8 toises de long et de 3 et demie de large divisé en trois parties: un petit magasin pour la poudre, un hangar pour mettre bragues, palans et armements des pièces à couvert, et un corps de garde. Les murs des bâtiments et des magasins seront de moellon de 2 pieds d´épaisseur. Chaque pièce comportera une porte et une fenêtre. Les cheminées seront faites à l´ordinaire. La charpente de la couverture sera légère. La couverture sera de chaume, de planches ou d´ardoises. les batteries et les bâtiments seront fermés par des retranchements de terre battue gazonnés ou plaqués et très bien fascinés. Les parapets auront 7 pieds et demi de haut et 6 d´épaisseur. Le retranchement sera palissadé en demi-fraise sur la berme qui sera d´1 pied de large et le tout environné d´un fossé de 19 pieds de large. On pourra se servir de mortier de terre si nécessaire. La figure des retranchements aussi bien que des batteries sera toujours assujettie à celle de la situation, en observant de bien épauler les batteries et de disposer d´assez d´espace ». Source du Service Historique de la Marine Brest.

Batterie du port de commerce

Dès ses premières années d'existence le port de commerce vit s'installer une batterie de défense dotée de canons à l'entrée de la jetée ouest. Nous sommes en 1877-1878. Si en 1876 l'on propose de l'armer avec 2 canons de 32 c et 1 de 27 c il est convenu qu'en 1877 se sont 3 canons 32 c ou , éventuellement 3 canons 27 c qui seront installés. Sur les fiches militaires de 1900 il est indiqué 3 canons M de 27 c Mle 1870 M sur affûts M Mle 1876-T-83 P.A. Plus de trace d'eux en 1914. Des traverses-abris encadraient chaque pièce à l'exception de celle de droite non munie de cette protection sur son flan droit. Cette batterie disparaît du fait de le construction de nouvelles jetées entre port de guerre et port de commerce. Alors en 1889 on commence des travaux sur le musoir ouest de la digue sud pour y poser 4 canons de 340 mm Mle 1875. Ce projet sera définitivement abandonné en 1902. Sur décision ministérielle du 29/08/1904 la batterie est détruite. Il ne reste, aujourd'hui, que des cartes postales nous situant sa place au niveau du tunnel entrant en Penfeld , de la porte Surcouf et du bâtiment du service historique de la marine (ex-Bellion). Source du Service Historique de la Marine Brest.

Notas: Le musoir désigne la pointe extrême d'une jetée ou d'un môle; se dit aussi de l'extrémité d'un quai à l'entrée d'un bassin ou d'un sas. L'affût était une pièce ou assemblage de pièces, en bois ou en métal servant de support à une pièce d'artillerie. Les bragues : nom de cordages qui retiennent les affûts des canons en terme de marine. Source du Service Historique de la Marine Brest.


Ce square en a vécu des transformations!

De magnifiques arbres entourés d'allées aux rails obligés pour une guerre à gagner... des barriques de vins aux chaînes entreposées... de la passerelle démantelée aux chapiteaux vantant la culture circassienne.... de ce parking attirant maints affamés aux artistes accrochés à la cime des grues... oui, oui il en a vu et va vous le raconter. Texte 4


Quand la culture s'empare du vaste espace.

Depuis de nombreuses années la grande place reçoit des spectacles de rue sous l'impulsion du Fourneau, des cirques les plus renommés, des chapiteaux pour couvrir certains festivals d'avant-garde, des expositions itinérantes des plus variées, des associations portées sur l'enfance ou la nature. Grâce à cet engouement le Parc aux Chaînes est en constante animation. Les routiers, les usagers et habitants du portde ont, certes, des contraintes de stationnement, mais chacun y retrouve son compte. Pour le moment le sol est quelque peu poussiéreux et nous attendons un bel aménagement dans le futur proche.Texte 5.


Voilà pour ce billet. Nous reviendrons avec plus de détail en d'autres circonstances. Nos remerciements vont aux archives municipales de Brest, au Service historique de la Marine, aux archives Américaines, aux archives de la Chambre de Commerce et d'industrie de Brest, aux archives du Fourneau, à Mme. Fidélius, à Goulven Le Gall, à Dany Sanquer, à Louis Hery. Un grand salut à notre webmaster Yffic Cloarec. Les textes, vidéo et autres photos sont de Yffic Dornic. Le 4 novembre 2011 à portde.

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