Le port de commerce à ses débuts.

La vie s'empare de ce nouvel espace après les études topographiques de Mr.Laloy et leur exploitation par le génie civil et militaire . Ensuite les pêcheurs, les voiliers, les douaniers, les dockers, les festivités animent les quais. Le Cours Dajot se trouverait-il une concurrence malgré sa belle apparence? Des logements offrent aux services portuaires ou autres ouvriers qu'au tissu commercial l'habitat indispensable.

La topographie

C'est une technique de représentation graphique d'un terrain et de ses caractéristiques. En notre époque le géomètre mesure et calcule par des méthodes optiques pour définir l'altimétrie et le planimétrie du lieu. Ensuite le topographe doit dessiner les points retenus ainsi que le relief sur plan informatique et sur plan papier.

Un peu d'historique nous fera découvrir, quelque peu, ce métier ancestral.

Ce mot d'origine grec signifie description (graphia) d'un exposé (topo). Avant, bien avant, existait l'arpenteur dénommé aujourd'hui géomètre. Et plus encore la découverte, en Asie Mineure (à Telloch), d'une tablette datant de 4000 ans avant notre ère prouve que les Chaldéens savaient planifier les territoires en des géométries simplifiées. Sous le règne des pharaons (seul propriétaire du sol) l’Égypte se dote d'un cadastre sur lequel est porté le bornage des terrains au moyen de pierres gravées. Au cours des siècles ces délimitations déterminent les terres offertes au mérite et, bien-sûr, celles louées. Qui ne connaît pas les Aristote, Archimède, Diophante, Euclide, Pythagore, Thalès? Ces génies grecs ont comme astronomes, géographes, géomètres, mathématiciens fait avancer la connaissance des sols permettant aux arpenteurs locaux une maîtrise plus affinée. Les romains ayant de gros et lourds chariots de combats font des routes rectilignes et des cités à rues en angles droits grâce à leurs agrimensores (géomètres) munis de gromas (canne surmontée d'une potence à deux tiges en angle de 90° et de 4 fils à plomb). La concrétisation sur les sites est le fait des librators (comparés à des ingénieurs et employés du génie militaire du genre géomètres arpenteurs). Ils semblent, surtout, être spécialisés dans l'estimation des hauteurs et des creux des terrains. Dans le bas-moyen-âge la méthodologie romaine reste en application. Les agrimensores deviennent des arpenteurs sous gestion de l'administration générale. Au neuvième siècle le pays s'urbanise offrant une opportunité au développement du tissu commercial. L'influence de l'invasion arabe en Espagne enrichit les mathématiques et imprègne le métier dont l'activité se développe suite à la modification du littoral par l'envahissement des eaux. Pendant le haut-moyen-âge l'autonomie des communes font qu'elles auront leur propre cadastre avec ses géomètres.

Les derniers siècles et l'avancée humaine.

Nous savons combien les avancées techniques s’accélèrent de part l'évolution intellectuelle de l'humain. Commençons à sauter dans l'espace temps pour en venir au dix-septième siècle où des instruments révolutionnent les pratiques de travail. Ils sont, disons, personnalisés en fonction de la qualité des géomètres: «Théoriciens» ou de «Terrain». Chacune de ces spécificités se montre autonome par rapport à l'autre en sachant collaborer sur certains dossiers. Puis Descartes introduit l'algèbre dans la géométrie afin de définir les courbes désirées. L'ordinateur moderne se cultive de cette science pour tous les projets d'utilisation des espaces à traiter. Le système métrique devient l'étalon de base afin d'en terminé avec les mesures plus ou moins compatibles entre-elles. Le dix-huitième siècle se dote du «théodolite». C'est un instrument de géodésie complété d’un instrument d'optique mesurant des angles dans les deux plans horizontal et vertical afin de déterminer une direction. Il est utilisé pour réaliser les mesures des angles d’un triangle. Au milieu du vingtième siècle il devient plus sophistiqué pour devenir le «tachéomètre» capable de mesurer les distances par lui-même. C'est cet appareil que vous voyez lors de recherches dans les rues, les carrefours, les espaces les plus divers par les « Géomètres-Topographes». Source Wikipédia.

Nota: A la lecture, de ce condensé, un ami professant ce métier déclare > «Bravo c'est un résumé de spécialiste mais n'oublions pas que la topo est une science inexacte.»


Des habitants et les premières naissances au port de commerce.

Nous, qui fréquentons le port de commerce en cette année 2011, ne pouvons imaginer la vie de nos ancêtres sur les quais dans la période précédent la première guerre mondiale. Des bateaux à voiles et à vapeur, des bains douches à l'eau de mer, de l'octroi aux quatre horloges, des nageurs au bas du château, de l'étrange chapelle en bois à la plus vieille bâtisse du port en voisinage avec des baraques pour militaires étrangers et autre usine de transformation du sucre, des baigneurs à la plage du Vieux- Saint-Marc (aujourd'hui disparue), des voyageurs maritimes en transe-rade, des pêcheurs remaillant les filets, de l'arrivée du Steamer Antilope débarquant son flot d'arrivants, des coiffes de Plougastel-Daoulas au marin de la Royale nous vous proposons ces magnifiques photos.


Autour d'une table les souvenirs de jeunesse ont resurgi et parfois étonné certaines personnes présentes. La volonté de Yves André d'aller à la recherche généalogique de ses anciens lui a permis une moisson extraordinaire. Documents, photos, archives ont construit un dossier super étayé qu'il nous a présenté. Du grain à moudre pour le blog qui, de plus, nous renseigne beaucoup sur les vécus; ce 18 mars 2011 il vient accompagné de sa maman. Nous apprenons, par exemple, que la numérotation d'adresse sur le quai de la Douane comportait un nombre plus important d'entrées dans les immeubles. Que dire de la rencontre d'entre mesdames Fidélius et Olivier/Masson? Elles ne se connaissaient pas? Pourtant l'une est née rue Portstrein et l'autre dans une maison placée, rue du Chemin de Fer, à trente mètres de là quasiment à la même époque!

L'Ouest-Eclair

Le 4 mai, deux dockers, Alain Quéré, 29 ans, et François Le, Gouil, 40 ans, pénétraient dans l'enceinte des chemins de fer et s'occupaient à verser de l'eau dans des fûts vides, pour faire couler, afin de les boire, les quelques gouttes d'alcool ou de vin pouvant se trouver encore dans ces fûts. Surpris, les deux dockers furent arrêtés. Quéré est condamné à six jours de prison et Le Gouil, déjà condamné, à 15 jours de la même peine.
Audience du 25 mai 1914. Brest.

Passerelle du parc aux chaînes

Le 12 mars 1926 il est décidé une passerelle à piétons par dessus les rails de l'ancien square au port de commerce dans laquelle la ville s'engage pour le quart des coûts. Ce même jour elle décide l'achat d'une arroseuse/balayeuse automobile.


Revisitons encore et encore ce port de commerce avec Gérard Jaffredou, conteur s'il en est. Puis Yolande Fivet, que nous connaissons déjà, prend le relais, ainsi que Jacques Fournier l'ancien et renommé avitailleur de bateaux. Un rien plus jeune voici Claude Perennes le fils d'un ancien boucher; le pas de porte est aujourd'hui à l'enseigne du Crabe Marteau. Du coup Yves André récolte des réponses à certaines de ses questions... lui qui recherche, aussi, des Molènais de souche dans les généalogies les plus lointaines.


Étonnants regards d'hier.

Il y a bien des pages à écrire tant les découvertes sont nombreuses. Tenez voici, ci-dessous, un plan cadastral d'avant le port de commerce et, aussi un arrêté de 1901 émanant du bureau préfectoral. Il se prouve que les travaux de développement étaient une priorité. Ce qui surprend c'est la proximité des Moulins Brestois d'avec les montagnes de charbon. Nous remarquons que des pelouses existaient sur les remparts en lieu et place de l'enclave du Monument américain sur le Cours Dajot. Le trafic allait bon train pendant la présence des alliés. Les marchandises transitaient, essentiellement, par le rail. Les liaisons avec les îles du Ponant furent bien longtemps assurées par l'Eunez Eussa. Les passagers et les touristes savaient adresser des cartes postales dotées de brefs messages réactifs. Les cabaretiers vendaient leurs commerces avec une précision au centime près sur des stocks hétéroclites.


Étonnants regards d'aujourd'hui.

Si les guerres ont écrabouillé l'aspect de notre portde il faut reconnaître que les nouveaux bâtisseurs surent et savent toujours le remodeler dans le bon sens. Certains le définissent avec ses cinq réalités: commerce, pêche, réparation navale civile, plaisance, recherche scientifique. Certes les postes de manutention portuaire ont, malheureusement, diminué mais les quais vivent avec des commerces et du tertiaire dynamiques. Personnellement nostalgique des années à forte ambiance ouvrière, je pense qu'il faut, néanmoins, savoir évoluer.


Merci: aux archives américaines, aux archives municipales de Brest, au Service historique de la Marine, à Madame Fidélius, à Madame Olivier/Masson, à Goulven Le Gall, à Yvon André, à Erwan Guéguéniat, à Claude Perennes, à René Cadalen. Un salut à Yffic le webmaster. Les textes, les interviews, les vidéos sont de Yffic Dornic. Portde, le 24 novembre 2011.

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