Un regard sur un passé riche, dégarni par de folles querelles humaines, doit être une obligation pour léguer aux générations futures l'essence de notre culture. Disons nos cultures: civile et militaire qui sont liées entre elles que nous le voulions ou non. Les réalités historiques sont parcheminées dans la pierre, dans les espaces, dans les textes. Le port de commerce est né d'un besoin d'indépendance des armateurs et consignataires du civil et de l'impératif besoin d'expansion de la marine d'Etat. Les deux entités ont longtemps coexisté ensemble en des relations perfectibles.

Garantir le patrimoine de la Marine.

A travers les siècles des places stratégiques du littoral maritime se sont développées et nous avons, aujourd'hui, un vaste patrimoine qu'il convient de bien gérer. Il est impératif d'admettre que si ces marques du passé portent surtout la trace de réalisations militaires il y a, néanmoins, un apport du domaine civil s'avérant très riche. Les ports de guerre, de commerce et de plaisance à Brest en sont une preuve évidente. La Royale, dans un besoin d’expansion évident, étouffait tant l'import/export marchand qu'obligation fut faite de créer le port de commerce dont nous vous offrons la mémoire sur ce blog.

Puisque nous allons vers Hervé Bédri, responsable de la gestion du patrimoine auprès de la Préfecture Maritime Atlantique, il est nécessaire de lire l'origine et l'objectif culturel de la Commission du Patrimoine de la Marine (CPM). De part la diversité et l'immensité des biens archéologiques, immobiliers, artistiques, flottants, aéronautiques, submersibles, etc... le risque d'un non-suivi rigoureux pouvait compromettre une totale connaissance de ce patrimoine ainsi que de son entretien. Les autorités ministérielle et maritime créèrent la CPM , en 1992, afin de palier à d’éventuels oublis sur certains dossiers et, surtout, pour réfléchir (semestriellement) sur la politique à suivre tout en donnant des avis sur les dossiers en traitement. Les séances de réflexion sont présidées par le major général de la Marine entouré des compétences nationales en la matière et, en particulier, le SIRPA/Marine, le Service historique de la Marine, le Service de gestion du patrimoine, le Musée national de la Marine, le représentant du chef d'état-major de la Marine. Un secrétaire national CPM est en relation constante avec les divers services concernés par la gestion du patrimoine maritime et les décideurs, tant, de l'administration que de l'état-major de la Marine.

Des réflexions étroites avec la DMPA (mémoire du patrimoine et archives) et la SDACE (affaires culturelles et éducatives) permettent une gestion pointue du patrimoine à préserver. Sauvegarder des bâtiments oblige à une constante rénovation afin de permettre une visite sécurisée au public appelé à admirer «l’œuvre» de nos anciens. Les journées du patrimoine sont propices à une invite et à des échanges. Il est certain que des liens nouveaux s'établissent entre le «militaire» et le «civil» lors de ces journées portes-ouvertes puisque ces richesses appartiennent à tous... Les actions de sauvegarde et de valorisation visent à perpétrer afin d'instruire les citoyens sur l'immense trésor culturel laissé par les générations précédentes. Ce n'est pas aisé, çà coûte, il faut être pertinent dans les choix de ce vaste patrimoine. Hervé Bédri est là pour peser, pour sentir les priorités tout en régulant la totalité des biens à gérer. Il faut savoir, enfin, que la Marine s'oblige aux partenariats sans lesquels elle ne pourrait sauver certains pans de ce patrimoine. Des Collectivités locales (BMO pour la région brestoise en lien avec la drac, la région, le département, la cci), des associations, des privés s'investissent pour offrir ou par affectif auprès de cette Marine Nationale. Voilà pourquoi ce blog considère que «causer» ces richesses du passé est indispensable... C'est notre bien à toutes et à tous, nous les amoureux de la mer. Source Prémar Atlantique.


Hervé Bedri, le « Monsieur patrimoine » de la Marine nationale

C'est avec passion qu'il nous décrypte son parcours de vie. Originaire de Tebessa, en Algérie, il se retrouve à Amiens. Ensuite il fait ses études à Brest. La Bretagne il aime... elle le lui rend bien. De plus, à l'aise devant la caméra, cet érudit nous propose de le suivre; écoutons-le.

Approche d'un mot scientifique.

L'ethnologie (ou anthropologie sociale et culturelle) est une science humaine qui relève de l'anthropologie et qui est une branche de la sociologie, et dont l'objet est l'étude explicative et comparative de l'ensemble des caractères sociaux et culturels des groupes humains d'ethnie «les plus manifestes comme les moins avoués». À l'aide de théories et concepts qui lui sont propres, elle tente de parvenir à la formulation de la structure, du fonctionnement et de l'évolution des sociétés

Historique

L’Ethnologie apparaît pour la première fois par le suisse Chavannes en 1787 dans son Essai sur l’éducation intellectuelle avec le projet d’une science nouvelle. L'ethnologie s'est séparé de la littérature et de l' vers la fin du XVIIIème siècle, avec la fin de l'étranger analysé d'un point de vue encore trop «ethnocentrique». C'est aussi lors des colonisations et occupations européennes que les sciences ethnologiques se différencient de littérature exotique. Synonyme au début du 19e siècle de «science de la classification des races», ce terme a marqué, durant toute la première moitié du XX ème, et désigne parfois encore l’ensemble des sciences sociales qui étudient les sociétés dites " primitives " et l’homme fossile.

Les premiers ethnologues ont ainsi fructifié à partir des documents rapportés par les explorateurs, ou des officiers militaires, ou encore les négociants, et encore des missionnaires; mais il a tendance à être substitué par le mot anthropologie, appellation d’origine britannique en France, science dont l’ethnologie constituerait une partie ou une étape. Et c’est Lévi-Strauss qui fut un des introducteurs de ce mot et du concept dans la tradition intellectuelle française.

Toutefois, dans son sens (restreint) actuel, l’ethnologie enveloppe exclusivement les études synthétiques et les conclusions théoriques, élaborées à partir des documents ethnographiques et orientées plus particulièrement vers les problèmes de diffusion, de contacts, d’origine, de reconstitution du passé. C’est ce sens que les anglais attribuent depuis longtemps au mot ethnology. L’étude des problèmes plus généraux constituerait le champ de l’anthropologie sociale et de l’anthropologie culturelle.

L'ethnologie recouvre les disciplines suivantes

  • Anthropologie des religions: domaine de l'anthropologie qui tente d'expliciter le fait religieux.
  • Anthropologie juridique: analyse culturelle et symbolique des phénomènes juridiques.
  • Anthropologie des techniques et de l'objet.
  • Anthropologie du politique: elle étudie les formes étatiques des différents peuples du monde.
  • Anthropologie de l'art: analyse culturelle et symbolique de la production artistique sous toutes ses formes.
  • Ethnomusicologie: étude des rapports entre musique et société.
  • Ethnobiologie: étude des relations avec le monde du vivant.
  • Ethnobotanique: étude des rapports entre le végétal et la société.
  • Ethnochorégraphie: domaine qui s'attache principalement à l'étude du répertoire dansé des populations rurales, et plus particulièrement des peuples extra-européens.
  • Anthropologie du corps: domaine qui s'attache à l'étude des activités mettant en jeu le corps, qu'elles soient de l'ordre de la modification de l'apparence (piercing, scarification...), ou de la mise en action du corps comme outil (activités physiques sportives ou artistiques...).
  • Anthropologie de la santé: domaine étudiant les représentations et les expressions de la maladie, les différents moyens mis en œuvre pour la traiter et les rapports thérapeutes/malades en fonction de la culture de la société étudiée.

Le patrimoine culturel.

La définition du mot est vaste et notre volonté sera de cibler dans le contexte patrimonial de Hervé Bedri. Donc définissons le patrimoine culturel lié à la Marine nationale. Il s'agit de répertorier, de découvrir, d'entretenir les monuments ayant de part leur architecture, leurs sculptures ou autres caractéristiques une valeur historique d'exception tant au point de vue artistique que scientifique. Sont concernés les ouvrages maçonnés, les bâtiments navigants, les grottes ou tunnels, les écrits, les sites archéologiques, etc... de l'espace territorial appartenant à la Marine. N'oublions pas que les chants, les costumes, la gastronomie, les légendes entrent dans le patrimoine dès que leur valeur culturelle est évidente.

Source Wikipédia


Il n'est pas besoin d'un texte plus détaillé que celui de Christian Campion pour cerner Hervé Bedri (bulletin Ports de Brest n°20 de décembre 2010). Afin de mieux connaître le Bâtiment aux Lions nous vous offrons une partie du travail réalisé par Daniel Larvor sur Wiki-Brest (il mérite votre visite sur ce site). Comme le signale Hervé Bedri ce site est classé monument historique. Il est vrai que l'ouverture des Capucins au civil va favoriser cette démarche et permettre, à tout à chacun, d'admirer cet étonnant édifice du passé.

Hervé Bedri, au service du patrimoine de la Royale.

La Marine nationale possède un patrimoine exceptionnel à flot comme à terre. De son bureau brestois, Hervé Bedri a la responsabilité d’en dresser l’inventaire pour toute la façade atlantique, comme d’en assurer la préservation et d’en faciliter la connaissance.

Dans son bureau, au cœur de la préfecture maritime à Brest, Hervé Bedri veille sur dix-sept siècles d’histoire. Les fortifications du château-musée l’enserrent avec les tours César, Madeleine, Paradis ou Française. Il en connaît les bas-fonds et leurs vestiges romains comme les aménagements les plus récents, puisque deux des souterrains creusés par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale, accueillent désormais les centres de commandement de la Marine nationale pour la zone atlantique et de la force océanique stratégique. Mais la fonction de secrétaire de la commission locale du patrimoine de la Marine nationale qu’il exerce, au sein de Ceclant (1) et sous l’autorité du préfet maritime, va bien au-delà de ce savoir. En fait, tout le patrimoine bâti et propriété de la marine qui se dresse entre la baie du Mont Saint - Michel et la frontière espagnole le concerne comme tout ce qui flotte sous pavillon militaire et possède son port d’attache dans cette même zone atlantique

Brestois d’adoption et jeune quarantenaire, Hervé Bedri est docteur en ethnologie, avec une formation en histoire et en archéologie qu’il a suivie à l’Université de Bretagne Occidentale. Il y a d’ailleurs enseigné comme chargé de travaux dirigés avant de prendre, voici moins de 10 ans, le chemin du château de Brest. Lui, qui avait fait de l’histoire des jardins publics et privés brestois du XVIIe siècle à nos jours, le sujet de sa thèse, s’est pris de passion pour le patrimoine de la Royale et l’histoire d’une implantation qui a forgé le visage de la ville depuis la fin du XVIIe siècle. “Je n’avais pas idée de l’importance de la Marine nationale avant d’y entrer. Son patrimoine est énorme et d’une richesse exceptionnelle.” Une matière dont il est généreusement disert. Ses nouvelles responsabilités ne l’empêchent nullement d’accueillir des étudiants et des chercheurs en quête d’éléments sur le patrimoine brestois. En quelques clics sur le clavier de son ordinateur, Hervé Bedri les introduit dans l’univers de l’ingénieur Choquet de Lindu, le grand bâtisseur de l’arsenal, ou dans celui d’une Penfeld grouillante de bateaux à voile comme à vapeur, grâce aux milliers de documents photographiques répertoriés dans les archives de son service

Homme de dossier et d’analyse, Hervé Bedri aime aussi le terrain et les derniers mois sont symboliques du travail qu’un spécialiste du patrimoine peut développer au sein d’une institution aussi vénérable que la Marine nationale. À la fois dans le conseil des œuvres à préserver ou à restaurer, comme dans leur diffusion et leur mise en valeur. L’année qui s’achève a en effet été marquée par le retrait du service actif de la Jeanne d’Arc, le bâtiment-école ambassadeur de la France sur toutes les mers du globe, véritable musée flottant possédant, selon Hervé Bedri, “le patrimoine le plus riche de la Marine nationale.” Il a fallu plusieurs visites à bord, étalées sur deux années, pour qu’il dresse les listes des 700 objets, petites comme grosses pièces dignes d’être conservées à l’occasion du désarmement du navire. Tableaux, cadeaux, maquettes, objets de décoration, photographies et pièces techniques, etc…Le ventre de la vieille dame possédait des éléments hérités de ses prédécesseurs dans la formation des officiers de marine, sa salle des machines abritait aussi des plaques de baptême portant le nom de la Résolue, la première appellation du porte-hélicoptères. Une fois achevé cet inventaire, Hervé Bédri a pris en compte les demandes des nombreuses institutions candidates pour obtenir un souvenir de la Jeanne. Comme à chaque bilan qu’il fait sur un bâtiment à désarmer, ses propositions sont examinées par le major général de la Marine qui se prononce sur les affectations définitives des pièces du patrimoine issues du désarmement. La majorité des pièces rejoindront les fonds de la Marine à Brest. Elles sont, de plus, susceptibles d’être prêtées à des musées, “parce que l’essentiel dans leur préservation, c’est qu’elles soient vues.” Le musée de la Marine à Paris s’est, bien sûr, porté volontaire pour intégrer à ses collections, parmi d'autres éléments, le centre opérationnel et un poste d’officiers-élèves, alors que la Ville de Brest, soucieuse d’habiller le futur centre d’interprétation qui verra le jour dans l’aménagement du Plateau des Capucins, a notamment jeté son dévolu sur l’arbre à hélice et sur une partie de la "rue de chauffe" de la salle des machines de la Jeanne d’Arc.

L’autre dossier qui témoigne de la variété des tâches du travail d'un secrétaire de la commission locale du patrimoine de la Marine nationale, en poste à Brest, se rapporte au Bâtiment aux Lions. Cet ouvrage , construit entre 1807 et 1809 par l'ingénieur Jean-Nicolas Trouille sur des plans de Jean Tarbé de Vauxclairs, sert de clôture à la base navale au niveau de l'anse de Pontaniou. Passé au travers des vicissitudes du temps et épargné par les bombardements de la seconde guerre mondiale, cet ancien lieu de stockage de brais, goudrons et soufres, autant de matières destinées aux bateaux en entretien dans les formes de radoub voisines, est aussi un pont-route absolument original et donc un élément essentiel du patrimoine industriel brestois. Hervé Bedri a travaillé au dossier qui a permis son inscription au titre des monuments historiques, en mai 2009. Il attend désormais le décret qui annoncera son classement définitif, ce qui permettra d’entamer des travaux de rénovation devenue indispensable en raison d’infiltrations d’eau. Hervé Bedri l'avoue bien volontiers: c’est aux pieds de ce "Bâtiment aux Lions" que son enthousiasme pour le patrimoine dont il a la charge se manifeste le mieux. “C’est un lieu hors du temps qui résume de manière complète et cohérente l’évolution de la base navale d’un point de vue historique”. Derrière lui, s’activent les deux formes de radoub de Pontaniou, rénovées pour accueillir les futures frégates furtives de la marine nationale. Juste en face s’allonge la travée de 58 mètres aux dix gueules de lion en plomb, qui rappelle le passé de la marine à voile. À droite, le bâtiment des forges et sa cheminée, qui se dresse jusqu’aux ateliers du plateau des Capucins, évoquent le temps où la machine à vapeur, dès le milieu du XIXe siècle, faisait avancer la Royale.

(1) Ceclant est le nom de l’autorité opérationnelle de la marine pour la façade atlantique, installée à la préfecture maritime de Brest. Son commandant actuel est le Vice-amiral d’escadre Anne-François de Saint Salvy. www.premar-atlantique.gouv.fr

Source et origine: Publication de Brest métropole océane Ports de Brest - N°20 – décembre 2010. Article de Christian Campion, photo de René Tanguy.

Notas: Ce 25 février 2012 nous trouvons le Vice-amiral d'escadre Jean-Pierre Labonne à la tête de la Prémar-Atlantique, en lieu et place du Vice-amiral d’escadre Anne-François de Saint Salvy parti en retraite (21 décembre 2011).

Pour infos sur la Jeanne sur ce blog: Voir les billets, De la Résolue à la Jeanne d'Arc de fin mai 2010 et Jeanne d'Arc, la fin du grand périple à portde datés 13 et 16 octobre 2010.

Daniel Larvor un guide au service du patrimoine.

La levée ou digue de Pontaniou sert à la fermeture de l'anse de Pontaniou. C'est également un moyen de communication reliant le plateau des Capucins au nord où se trouvent les ateliers des machines à vapeur et celui de la caserne des matelots dominant au sud l'anse de Pontaniou.

Au nord de la levée se situe le bâtiment aux Lions, ouvert d'un côté sur les quais et les formes de radoub de l'arsenal et de l'autre sur le terrain de la Madeleine. Le bâtiment doit son nom aux dix têtes de lions en plomb qui font office de gargouilles sur la façade côté arsenal. D'une longueur de 58 mètres et d'une profondeur de 10,50 mètres, il permet le passage des eaux du vallon de Pontaniou en sous-sol et soutient une chaussée routière en terrasse (rue de Pontaniou actuelle). Les grandes salles servaient d'entreposage pour le matériel de calfatage : brais, goudrons, soufres... La façade principale s'élève de 15 mètres depuis la terrasse, de 19 mètres depuis l'entrée des sous-sols et de 23 mètres depuis le niveau des quais des formes de radoub.

Par images de synthèse en 3D, Daniel Larvor restitue le bâtiment dans sa beauté d'origine. Sur celle ci-dessus nous apercevons les dix têtes de lions qui permettent toujours de réguler les eaux de pluie de la rue de Pontaniou. Celle ci-dessous définit l'ensemble de la levée de Pontaniou avec la rue de Saint-Malo, la cour de la Madeleine, l'ancienne prison et le bâtiment aux Lions. Ce travail date de janvier 2010. Source Wiki-Brest.


Une digue La Pérouse délimite, protège le port de plaisance installé sous le Château de Brest (voir les billets: La plaisance entre à portde et Le "Port du" à "Portde" ou l'approche du grand large). Elle sert de lien entre les entités civile et militaire puisque des pontons sont alloués pour grande partie aux privés et une moindre aux navigants de la Marine. Considérant que ce bel ensemble de coques fait partie de notre portde, nous nous faisons plaisir d'aller vers Vanikoro (ex Mannicolo), l'île de perdition des frégates la Boussole et l'Astrolabe. Herve Bedri a joué un rôle important dans la réalisation d'un monument, dans l'enceinte de la cour du Château, dans lequel repose les restes d'un membre de l'expédition La Pérouse. Commençons par un peu d'histoire avant de vivre l'inauguration de la rose des vents sous laquelle l'Inconnu de Vanikoro gît à jamais.

L’expédition de La Pérouse

C'est une expédition de découverte commandée, à partir de 1785 par Jean-François de La Pérouse dans le but d'effectuer une exploration de l'océan Pacifique dans la lignée de James Cook voire d'effectuer une circumnavigation du globe. Les navires de l'expédition, La Boussole et L'Astrolabe, s'échouèrent à Vanikoro ce qui mit un terme à l'expédition en 1788. Les survivants s'installèrent temporairement sur place avant de disparaître.

Le sort de l'expédition, resté mystérieux plusieurs années, donna lieu à plusieurs expéditions de recherche. Entre 1791 et 1794, une expédition à la recherche de Monsieur de La Pérouse est confiée au contre-amiral Antoine Bruny d'Entrecasteaux. En 1825, Dumont d'Urville, alors capitaine de frégate, en est vivement frappé par le sort de cette expédition. Il prend la tête d'une nouvelle entreprise de circumnavigation qui part de Toulon le 25 avril. Il faut attendre 1826-1827 pour que le capitaine marchand Peter Dillon découvre les restes du naufrage à Vanikoro, îles Santa Cruz (îles Salomon), au nord du Vanuatu. Plusieurs plongées sur le site permettent de localiser les épaves dans les années 1960, ainsi que plusieurs missions d'archéologie sous-marine, conduite par l'association Salomon, entre 1981 et 2009. Source wikipédia. C'est, un peu, ce que nous désirons vous rapporter ici. Notre souci d'être exact peut-être pris en défaut et vos précisions ou réflexions serviront ce blog, mais surtout ceux et celles désireux d'en savoir plus sur ce mystérieux épisode maritime.

Notas: Article sur Paul Antoine Fleuriot de Langle ami de Jean-François de La Pérouse: Admiré pour ses compétences, ses connaissances, notamment en mathématiques et en astronomie, et sa force de caractère, il est choisi par La Pérouse comme second de l'expédition et commandant de la frégate L'Astrolabe (500t, 114 membres d'équipage). Sur le chemin du retour, Paul-Antoine et ses hommes accostèrent sur l'île Maouna pour chercher de l'eau potable qui manquait sur le vaisseau. Sur leurs chaloupes chargées de barriques d'eau ils attendirent que la marée soit haute pour pouvoir rejoindre le vaisseau. Des indigènes de Tutuila encerclèrent les canots, et l'hostilité monta. Fleuriot de Langle refusa de tirer sur les indigènes, car la mission devait rester pacifique sur ordre du roi. Il reçut une pierre sur la tête, et tomba à l'eau. Dès lors, une véritable bataille commença entre l'équipage et ses agresseurs. Douze marins furent tués, vingt furent blessés et Fleuriot de Langle fut achevé à coups de massue. Il est nommé chef de division le 24 avril 1788 (à titre posthume).La Pérouse a dit de lui: Il est mort de son humanité. J'ai perdu par la plus affreuse des trahison mon meilleur ami, mon ami de trente ans. Un homme plein d'esprit, de jugement, de connaissance, et certainement l'un des meilleurs officiers de toutes les marines d'Europe.

James Cook, né le 7 novembre 1728 (27 octobre 1728 selon le calendrier grégorien) à Marton (Middlesbrough), mort le 14 février 1779 à Hawaï est un navigateur, explorateur et cartographe britannique. Circumnavigation: Action de faire, en naviguant, le tour du globe terrestre. La première circumnavigation fut exécutée par Magellan en 1520. Source wikipédia.

La Pérouse, l’Inconnu de Vanikoro et les archives de Brest

En juillet 2010 les archives municipales de Brest ont acquis aux enchères une partie du fonds de l'amiral Rochegude qui participa lui à la 2e expédition de Kerguelen aux îles du même nom. Au sein de ce fonds, une lettre, écrite à Rochegude alors qu'il se trouve à Saint-Domingue par le marquis de Langeron, un de ses amis et gouverneur de château de Brest, lui donne les dernières nouvelles de leurs connaissances communes.

Cette lettre est écrite... le 1er août 1785. Un passage concerne le départ de La Pérouse et une mention est tout particulièrement touchante, mise en regard du destin qui attendait l'expédition.

Extrait :

Mrs de La Pérouze et de Langle qui vont faire le tour du monde sur les frégattes du Roy La Boussole et l’Astrolabe, cy devant nommées L’Autruche et Le Portefaix sont partis de cette rade ce matin à 4 heures encombrées jusqu’aux hunes. Le vent est bon. Je le leur souhaitte pareil pour doubler le Cap Horn, et qu’ils nous reviennent tous en bonne santé, avec un suplément à ajouter aux voyages du Capitaine Cook.

Source des archives municipales de Brest.

Voir en détail la plaque HB3


Cette fois nous suivons l'association Salomon créée par Alain Conan. Nous allons comprendre le fantastique engouement d'une équipe volontariste et bien structurée qui aura l'immense honneur de déceler une grande partie de l'énigme si longtemps enfoui dans les fonds de Vanikoro dénommés de la Faille (La Boussole) et de la Fausse-Passe (L’Astrolabe).

Association Salomon.

Un petit récapitulatif sur ce groupement associatif nous permettra de comprendre et d'admirer la pugnacité de ses membres.

Nota: Antoine Raymond Joseph de Bruni d'Entrecasteaux, dit le «chevalier d'Entrecasteaux», partit en 1791 à la tête de deux frégates, La Recherche et L'Espérance, espérant découvrir d'éventuels survivants de l'expédition La Pérouse. En 1827, Peter Dillon, négociant en bois de santal et explorateur, localise avec certitude le lieu du naufrage de la mission La Pérouse. C'est aux approches de l'île de Mannicolo, dénommée aujourd'hui Vanikoro, et rapporte les premiers objets en France. Le 26 février 1828, Dumont d'Urville repère à son tour une des épaves. La fin des années 1950 voit se multiplier les missions à Vanikoro, dont celle de Haroun Tazieff en 1959.

L'association Salomon a vu le jour de par la volonté du plongeur/chasseur d'épaves Alain Conan. En plus de son instinct de découvreur il a voulu lever un mystère vieux de deux siècles > La disparition de La Pérouse et de ses hommes partis, de Brest le 1er août 1785, pour une expédition autour du monde, sur les bateaux la Boussole et l’Astrolabe. Ils sont déclarés officiellement perdus le 14 février1791. En 1981 Alain Conan affrète deux voiliers ayant à leurs bords une équipe volontariste mais aux moyens relatifs. Cette première apparition sur le site de Vanikoro, lieu présumé du naufrage des navires, suscite des espoirs bien fondés. De la vaisselle, des pièces d'or, une chaîne de paratonnerre en cuivre, de la verroterie, une marmite en cuivre sont remontées du fond marin sans pour cela affirmer qu'elles proviennent des épaves recherchées. Ces pièces sont authentifiées par voie d'huissier à l’arrivée en Nouvelle-Calédonie. L'association Salomon se structure. Munie de deux unités à moteur elle repart en 1986 Un véritable trésor monte à la surface de l'embouchure de la rivière Péou: Plusieurs centaines d'objets sont dirigés vers l'Australie afin d'y être étudiés et classés. Des ossements humains sont retrouvés et dispatchés soit vers Albi, soit vers Nouméa. Une palissade sous-marine est découverte auprès des épaves non encore identifiées. La campagne de 1990 va être fructueuse du fait de la collaboration de ORSTOM de Nouméa, du Musée d'Honiara (Îles Salomon qui font partie du Commonwealth britannique ) et du groupe Valectra (groupe de recherche chez EDF) et de scientifiques aguéris. Une pléiade de 600 objets récompense la mission n°3 sur Vanikoro. Parmi les plus notoires: 5 pièces du « quart de cercle Langlois » dont l'astronome Lepaute Dagelet est le dépositaire, une fourchette en argent marquée aux armes du capitaine de vaisseau de Monti, une montre d'or et d'argent Antoine Reverdit. Une foison de minéraux complète cette récolte qui est traitée par les membres de l'association Salomon en 1992 puis routée sur Lata (Îles Salomon). 1996 est une grande année puisque le Musée de l'histoire maritime de Nouvelle-Calédonie, les édiles salomonaises et l'association paraphent une convention permettant, à cette dernière, de continuer les recherches. Le Queensland Muséum de Brisbane, en Australie, devient le conservateur culturel des objets trouvés en 1986. Cependant ces fouilles ont un coût et l'idée d'écrire puis d'éditer un livre A-t-on des nouvelles de Monsieur La Pérouse? (1997) Apporte une bonne partie du budget prévisionnel pour une nouvelle expédition. 1997 apporte une bonne partie du budget prévisionnel pour une nouvelle expédition.En effet ces fouilles ont un coût et l'idée d'écrire puis d'éditer un livre A-t-on des nouvelles de Monsieur La Pérouse? a son succès. 1999 Le tout nouveau musée de Nouvelle-Calédonie reçoit l'exposition d'une grande partie des découvertes. Sur le site les bénévoles, les scientifiques, les professionnels de la plongée travaillent autant en mer que sur terre. De nombreux objets émergent dont une fourchette aux armoiries de Fleuriot de Langle, commandant l’Astrolabe. Les survivants ont créé leur village qui, en cette année 1999, est trouvé grâce aux ustensiles de vie provenant des bateaux La Boussole et L’Astrolabe. L'association Salomon a découvert Le camp des Français

2003 la date charnière.

Jean-Pierre Folliard découvreur de l'Inconnu de Vanikoro: Le 22 novembre 2003, en plongée dans le site dit de la faille, il découvre avec forte surprise un fémur, un crâne puis le squelette d'un homme. Suite à des analyses il s'avère qu'il s'agit, sans doute, d'un membre de cette expédition, plutôt jeune, du quota scientifique. Ce témoin du naufrage va être surnommé L'Inconnu de Vanikoro par l'ensemble de la presse. C'est une découverte qui bouleverse toutes les donnes car après tant de décennies il est miraculeux de retrouver des restes en aussi bon état. Des analyses faites par des laboratoires français ont permis d'en dégager un profil précis. Il s'agirait bien d'un membre de l'expédition et, peut-être même, le second chirurgien sur la Boussole, Jacques-Joseph Le Corre. Cet " Inconnu de Vanikoro ", comme l'avait surnommé la presse, est le dernier témoin du naufrage de Lapérouse. Source wikipédia.

Nous nous arrêtons ici sur la présentation de l'association Salomon puisque de nombreux sites relatent les expéditions de l'association Salomon (Recherche sur Google). Notre regard va se poser sur Brest, terre d'accueil de cet Inconnu de Vanikoro. Bien des gens nous y attendent, en particulier Hervé Bedri.

Nota: -Vanikoro est une île du sud de l'archipel des îles Santa Cruz , la partie la plus orientale des îles Salomon, dans l'océan Pacifique.


Deux cent vingt cinq ans, après son départ du port de Brest, les honneurs civiles et militaires sont rendus à celui qui repose maintenant, sous un monument situé dans la cour du château. Une magnifique rose des vents en orne le granit. Nous sommes autour de lui , ce 29 juin 2011... La famille de Jean-François de Galaup Comte de La Pérouse y est représentée, Alain Conan ressent la fierté de celui qui a désiré ces instants d'émotion, Jean-Pierre Folliard est stoïque mais çà remue en lui-même, , l'amiral Jean-Louis Battet sait que l'Inconnu de Vanikoro repose en paix, Joël Kerhervé regarde ses mains, de meilleur ouvrier de France, qui ont façonné les pierres. Diverses personnalités, s'étant investies de près ou de loin, forment un demi-cercle. L"amiral Anne-François de Saint-Salvy, préfet maritime, dit: Cette inhumation solennelle rappelle le sacrifice des marins et des savants au cours des expéditions scientifiques. François Cuillandre, le maire de Brest, est à ses côtés. Ils déposent, ensemble, une gerbe de fleurs. Hervé Bedri est là et se rappelle. Excusez le départ, un peu en retard, de la première vidéo


Ce 17 novembre 2011 Hervé Bedri décrypte sa mission: coordonner le groupe de travail brestois sur les modalités du retour de la dépouille de l'Inconnu.de Vanikoro vers Brest. Avec émotion il rappelle l'investissement des personnes et, a une admiration particulière pour Joël Kerhervé. C'est un des plus grands moments de sa vie. Il vaut bien mieux que ces textes lorsqu'il raconte... Alors à toi Hervé; nous t'écoutons. Merci !


Pour clore ce billet nous descendons sur les quais, du portde, que Hervé Bedri fréquente assidument. Il s'en explique. Nous sommes très heureux de vous l'avoir présenter tant l'homme est captivant et passionné. De plus le rapport entre port militaire et port de commerce est porteur pour nous tous... marins de cœur. Jean Kermarrec, que nous voyons ci-dessous, offrira un spectacle sur La Pérouse lors des Tonnerres de Brest 2012.

Merci à tous les contributeurs que sont: Les Archives de la Prémar/Atlantique, les Archives Militaires Suédoises, wikipédia, wiki-brest, l'association Salomon, les archives municipales de Brest, le Domaine public, l'expédition La Pérouse 2008, le Service historique de la Marine. Merci à vous que êtes référencés pour vos apports. Yffic Cloarec est le vigilant webmaster de ce blog. Les textes, les vidéos, les interviews sont de Yffic Dornic. A portde, le 25 février 2012.

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