Mémoires du Port de Commerce de Brest

Qui n'a pas entendu parler du sauvetage en mer?

Certes il y a la SNSM*3) aux structures bien établies sur le littoral maritime et les territoires d'outre-mer avec une notoriété qui n'est plus à établir... Mais avant? Nous irons découvrir ensemble les prémices puis les évolutions de cette volonté humaine de se porter vers les naufragés de l'immensité océane? Ce dossier comprendra 3 parties: D'Aliénor d'Aquitaine au XIIIème siècle à Jean Bouzard*1) au XVIème; Émergence des stations de sauvetage en France*2); La formation, une culture SNSM à Brest.

• 1) Jean BOUZARD, né à Ault en la Somme, est considéré comme le premier sauveteur en mer tant sa bravoure fût remarquable. Ce pilote d'exception parlait ainsi de son investissement: C'est l'humanité et la mort de mon père. Il a été noyé. Je n'étais pas là pour le sauver. Aussi j'ai juré, depuis, de courir au secours de tous ceux que je verrais tomber dans la mer... ce qu'il prouvera en ce 31 août 1777.

Source: Fonds ancien et local de la médiathèque Jean Renoir à Dieppe (Seine-Maritime)

• 2) Dans chaque région du bord maritime la mise en service de stations va permettre une intervention mieux ciblée vers les naufragés. Au fil des années un regroupement va se constituer autour de la SNSM.

Canot de sauvetage de la "Société centrale de sauvetage" allant au secours de naufragés (dessin anonyme paru dans les Annales de la Société centrale de sauvetage en 1897). Source wikipédia

Vedette de sauvetage en mer de 1ère classe de la SNSM "Margodig" du port de Loctudy (Bretagne, France). Auteur: Pline via wikipédia. Source: Own work.

• 3) La SNSM: 1777 interventions sur la façade atlantique en l'année 2017 (source Préfecture Maritime Atlantique, sise à Brest). Le centre de formation situé quai Commandant Malbert, au port de commerce, s'active auprès de jeunes gens volontaires; nous irons à leur rencontre.

Photo; Yffic Dornic

Photo; Yffic Dornic

Voici donc l'objet de notre tout prochain dossier visant à honorer la mémoire des anciens qui, en toute abnégation, bravaient les flots dantesques sur des canots à rames sans plus de repères que la connaissance approfondie du milieu marin ; saluons de même les nouvelles générations au courage aussi exemplaire et volontariste que celui perçu chez leurs aînés.

Madame Irène FRACHON, médecin pneumologue au CHU de Brest.

L'on se sent tout petit lorsque vous la voyez, lorsque vous la rencontrez. Puis vous l'écoutez ... jusqu'au bout! Par sa culture et l'aura qui émane de sa personne, cette femme véritable figure de proue a su convaincre en ouvrant une brèche dans le mur du silence. Des appuis sont venus se joindre à elle, son livre sur le Médiator a bousculé les données, le film La fille de Brest d'Emmanuelle Bercot a plus qu’interrogé, la pièce Mon cœur de Pauline Bureau a remué celui des spectateurs venu comprendre.

Docteur Irène Frachon à la librairie Dialogues par Eve Le Bars, le 7/12/2016.

Je ne serais pas arrivée là si l'exemple d'Albert Schweitzer n'avait pas éveillé ma vocation médicale, si mon éducation protestante n'avait pas éveillé l'attention que je dois porté à mon prochain, et si mes deux grands-pères n'avaient pas éveillé mon sens du devoir. Pendant la guerre, ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, à leurs risques et périls. Voilà mes fondamentaux. Déclaration d'Irène Frachon lors de la table ronde Les lanceurs d'alerte, gardiens de la démocratie organisée par Le Monde et animée par Stéphane Foucart, ce 26 septembre 2015 à Paris.

Photo Yffic Dornic.

Certaines personnes se sont investies, sans faille, auprès d'Irène Frachon. Nous vous proposerons des interviews témoignant des sueurs froides vécues par quelques-unes d'entre-elles, en particulier Charles Kermarec l'éditeur de Médiator 150 mg, Combien de morts ? (éditions-dialogues.fr).

Puis le film La fille de Brest d'Emmanuelle Bercot , en sortie nationale le 23/11/2016 au cinéma Les Studios va montrer au grand public combien a été rude, âpre, interminable le combat de la pneumologue à la volonté hors-norme.

L'artiste suédoise Sidse Babett Knudsen (Irène Frachon) avec l'héroïne du film. Photo: Yffic Dornic

Pauline Bureau, le 6 février 2017:

Été 2014, je vois Irène Frachon à la télévision.Son courage et sa détermination me touchent.Une héroïne d’aujourd’hui comme j’ai besoin d’en voir sur les plateaux de théâtre. Je la rencontre.

La pièce Mon cœur va être écrite suite à des témoignages. Irène m’a amené aux victimes et c’est d’elles que je veux parler. En italique: Des extraits tirés de la programmation du Quartz sur sa présentation publique en date des 16 et 17 mai 2017 en soirée... Les séances font salle comble.

Photo: Yffic Dornic.

Mais pourquoi insérer ce dossier dans les mémoires du port de commerce? Votre question trouve sa réponse dans le film lui-même...

Puis suivra le rappel d'un fait historique découlant... du sous-marin républicain espagnol, le C2, entré au port de Brest le 29 août 1937.

En cette période d'avant-guerre les intrigues et les réseaux souterrains menacent gravement le gouvernement du Front Populaire déjà très fragilisé. Les pressions sont anxiogènes pour les tenants du pouvoir qui vont découvrir, en plus, l'ampleur structurelle d'un maillage tissé pour les destituer. La venue inopinée du C2 à Brest pour cause d'avarie et le fiasco de sa reprise en main par un commando franquiste va bousculer bien des plans.

Remerciements: aux Fonds ancien et local de la médiathèque Jean Renoir à Dieppe (Seine-Maritime), à wikipédia, à Pline via wikipédia. Source: Own work, à Eve Le Bar. Les textes non sourcés sont de Yffic Dornic. Merci de respecter le droit d'auteur. Le 17 juin 2018 à portde Brest.