L'Ocean Liberty et François Quéré

Dans les sites www.portde.info et www.wiki-brest.net vous trouverez l'histoire de la catastrophe du 28 juillet 1947 liée à l'Ocean Liberty. Tout n'est pas défini mais nos recherches ont permis un mieux informé. Cette page se veut un rappel de l'inauguration du 14 juillet 2012 portant honneur à François Quéré, un des héros prêt à mourir afin d'empêcher un drame plus conséquent. Il rejoint Yves Bignon, son malheureux compagnon d'infortune, dans la reconnaissance due à ceux qui savent se mettre à la disposition du destin. Il n'est pas besoin de s'étaler en des écrits qui n'auraient pas le poids émotionnel de ce que nous vous proposons d'écouter. De François Cuillandre (le maire de Brest) en passant par la fantastique diatribe de Janine Quéré (belle-fille de François Quéré), de l'émotion de Yffic Dornic et d'une présence forte de Charles Claden vous pouvez vous rappeler, en osmose avec la krevenn de Saint-Marc, le terrible deuil du Brest d'alors.

L'espoir d'une famille envers l'un d'eux, mort en héros, s'est concrétisé en réalité. Il en a fallu de la persévérance mais nous savions que François Cuillandre ferait tout pour répondre positivement à la demande de Janine Quéré, la belle-fille de François Quéré. La démarche de Charles Claden, commandant sur l'Abeille Bourbon, a été essentielle dans cette reconnaissance due à François Quéré. La cérémonie du 14 juillet 2012 a été possible grâce à sa pugnacité auprès de l'organisation des Tonnerres de Brest, de la Marine Nationale et des services portuaires.

Ces regards en disent long et permettent de comprendre l'intense bonheur que se partage les proches de Yves Bignon et François Quéré. Comme dit plus haut, par Janine Quéré, ces deux hommes sont indissociables. Le temps n'efface pas le souvenir. Une parade, avec des navires de toutes les entités maritimes, conclu l'hommage rendu par tous.

Bien des courriels m'arrivent afin de comprendre pourquoi cette explosion de Brest, du 28 juillet 1947, n'a pas plus incité à l'écriture. D'avoir pu contacter Annick Magnaguano et Janine Quéré, ainsi que leurs familles m'a permis de reconstituer ce drame. Oh bien-sûr il faut reconnaître je n'étais pas seul pour redécouvrir La bombe Ocean Liberty.

La journée du 14 juillet 2012 restera dans notre mémoire, mais il convient d'avoir des photos souvenirs afin que les enfants se rappellent la bravoure et l'abnégation de certains hommes. Les visages rayonnants de sa belle-fille et de ses petites-filles nous font chaud au cœur.

Pour clore ce billet voici un recueillement et un feu d'artifice. Ce choix provient de ma certitude que parmi les étoiles, Antoinette Quéré, François Quéré, Gérard Quéré, Yves Bignon se sont joints à nous. Une pensée, enfin, pour Colette Bignon que nous saluons. Tout ceux qui ont subi une déchirure suite à cet évènement doivent savoir que nous pensons à eux.

Les rendez-vous du destin ne préviennent ni ne préservent.

de Didier Le Gerroué, poète écrivain

En ce jour de juillet 1947 Brest n'en avait fini de dissiper ses souvenirs de l'horreur, se reconstruisait pour se libérer en sa mémoire de la déflagration qui l'avait frappée, la ville en son renouveau encore dans ses souvenances d'outre-bombes, malgré l'océan de désolation qui lui avait asséné ses vagues contre la liberté pourtant, vaincu, apaisé, le sort lui réservait encore un avatar dont elle ne doutait pas, réveillant le cauchemar, fondant sur elle sans crier gare, pourfendant le silence comme son effervescence, sans égards ravivant l'angoisse et l'inquiétude qu'elle avait cru passées pour lui remémorer le fracas, le tonnerre et les déluges de feu et de fer. La mort et la souffrance la surprenant dictant leurs terribles maux, ravivant une douleur qui n'aurait du n'être qu'à hier, une peur qui n'aurait plus du réapparaître. Les rendez-vous du destin ne préviennent ni ne préservent des atteintes, du malheur, du tocsin, des foudres, pouvant faire se troubler les volontés et les désirs d'ouvrir ensemble des jours sereins. La mer portait l'Océan Liberty et le pire qu'amer voguait à nouveau sur Brest quant l'irréparable s'est produit, lui rappelant, ses nuits, ses jours, aux tristes emblèmes d'une violence, dont elle n'avait pas encore cicatrisé les plaies comme les miasmes. Affairés à relever l’enthousiasme, qui y pensait l'effroi avoir encore du toupet, le sinistre là aux aguets.

17H25 ce 28 juillet 1947, une explosion terrifiante scellait pour l'éternité deux vies éprouvées de courage, celles d'Yves Bignon et de François Quéré, anéantissant indistinctement 30 à 40 existences, blessant à l'aveugle combien de milliers d'autres en un souffle apocalyptique que ressentent aujourd'hui encore ses survivants. Pour les honorer cette plaque témoignera de ce cataclysme ayant frappé notre ville, marque de reconnaissance et jalon pour le souvenir des souffrances et des larmes qui ont endeuillées notre port et salut de ceux, marins, dont la tâche est d'assister, de secourir sans relâche quoiqu'en risque quoiqu'en coûte leur dévouement, puisse jamais plus nous meurtrir, nous assombrir des jours devant à la peine de savoir frappée par la tragédie la seule chaîne qui vaille, celle de la détermination humaine. Puisse aussi et pour tous les enfants et familles des victimes de ce terrible jour qu'ils trouvent et ressentent la consolation et le respect qui leur sont, ici, témoignés, qu'ils sachent la mémoire entendue et reconnue de l'épreuve et des douleurs passées ou toujours présentes, que cet hommage à François Quéré soit le nôtre et le leur en nos pensées et en nos cœurs.

Nota: Une plaque commémorative sur l'explosion de ce 28 juillet visant à une reconnaissance plus générale sera inaugurée dans le contexte de la journée du patrimoine. Elle trouvera place sur ce bâtiment dévolu au Pôle social de la marine du commerce sous forme associative.

Un chaleureux merci à: Anna Larvor/Bychkova (une rencontre d’exception), François Cuillandre (maire de Brest), Jean-Claude Lardic, Charles Claden, Gaëlle Fily (si proche des intervenants web), Hugues Vigouroux, Jakes Kerhoas, Erwan Guéguéniat, Claude Morizur et au Fourneau (Arts de la rue), Philippe Saget, Jean-Claude Hervé, Gérard Castel, Robert Foirest, André Kerloc, Matthias Lavigne, Didier Le Gerroué. Une pensée particulière à mes bénévoles des Tonnerres de Brest 2012: Koko, Mathilde, Marie-Jo, Michèle, Laurence, Jean-Paul, Renée, Michel, Danielle. Merci à vous que j'aime et dont je n'aurais pas cité le nom. Que dire de Yffic Cloarec sans qui rien de ce que vous lisez, de ce que vous regardez... Textes de Yffic Dornic. Précision: Tous les apports d'Anna Larvor/Bychkova ne peuvent être utilisés sans un accord signé de sa part. de Le 28 juillet 2012 à portde... Brest.