21 septembre 1921: Explosion d'Oppau en Allemagne (Rhénanie-Palatinat) dans le site de synthèse d'ammonium BASF: 600 morts, 2000 blessés.
16 avril 1947: "Le Grandcamp", sous pavillon de la Compagnie Générale Transatlantique (gérance franco/américaine depuis 1946) explose à 9h12. Le 17 avril à 1h10 une seconde explosion: le "High Flyer" se désintègre. Les morts se comptent par centaines... Les blessés par milliers à Texas-City (Usa)
28 juillet 1947 l'Océan Liberty ravage Brest et son port de commerce à 17h25. Partant de New-York le 11 juillet pour joindre Anvers il est dérouté pour cause de grèves et de tempête. Il inverse son itinéraire.

Faits historiques sur l'OCEAN LIBERTY

Ce 28 juillet 1947 à 17h25 le cargo norvégien, d'un modèle liberty-ship, explose sur le banc de Saint-Marc où il s'est échoué. Chargé de 3000 tonnes de nitrate d'ammonium, de paraffine1, de pétrole en fûts, de pièces détachées de voiture et de diverses marchandises,l'Océan Liberty prend feu2 pour se désintégrer en grande partie portant un panache de fumée à 1500 mètres de hauteur. Un souffle mortel, des morceaux de métal incandescents vont tuer et ravager la ville et son port de commerce. Le rapport d'enquête de la CBVN du 6 août 1947 fait état de 33 morts et 1000 blessés lourds. Les légers sont au nombre d'environ 4000.

  1. Paraffine : On parle davantage d'alcane pour désigner cet hydrocarbure saturé.Blanche, assez transparente et inodore, elle fond entre 40 et 71 °C. (Source Wikipédia).
  2. Vers 12h55 le Capitaine de Vaisseau Commandant à la Direction du port de commerce avertit les pompiers et les remorqueurs. L'incendie ne sera pas maîtrisé malgré leurs efforts.

Le nitrate d'ammonium, ce dangereux ami.

Un engrais azoté (ammonitrate) est d'une utilisation courante en notre pays. Sa particularité vient de son action fertilisante accentuée sur les plantes. Ce sel en cristaux ou en granulés est très hygroscopique et aspire intensément la vapeur d'eau en suspension dans l'air mais n'explose pas. Il est issu du nitrate d'ammonium (35% d'azote) ayant une dangerosité dévastatrice: Température de fusion : 169°C ; décomposition vers 210°C (réactivité explosive à des températures supérieures). Les cales de l'Océan Liberty transportaient de ce produit. La mise en cause d'un fabricant américain par le tribunal civil de Brest (15 décembre 1954) suivie d'une déclaration de la cour d'appel de Rennes (février 1957) indiquant que : "Les connaissances scientifiques de l'époque ne maîtrisaient pas le fait que le nitrate d'ammonium pouvait chauffer, s'enflammer exploser" laisse entendre un combat juridique intense. Étrange après les dégâts causés, trois mois plus tôt, à Texas City par deux "liberty ship" en charge du même contenant déflagrateur. Remarquons, tout de même, que toutes ces explosions eurent pour cause à effet le départ d'un feu en cale des navires. Mégot, court-circuit ?


En 1921 déjà... en Allemagne.

Pendant la première guerre mondiale, le site de synthèse d'ammoniac d'Oppau, exploité par BASF, fut modifié pour produire du nitrate d'ammonium. Il côtoyait d'autres composés chimiques, tel le chlorure de potassium. En 1921, une importante explosion se produisit dans un silo contenant 4 000 tonnes de nitrate d'ammonium sulfaté. Stocké, sous forme de granules, il avait tendance à s'agglomérer en présence d'humidité. Pour défaire ces masses, les employés de BASF faisaient exploser avec de légères charges. Après 1918 le site fabriquait encore avec du salpêtre du Chili, lequel était mélangé au sulfate d'ammonium en petites quantités. Les chimistes de BASF affirmaient que ce mélange n'était pas réactif. Les causes exactes de l'explosion sont inconnues, mais certains spéculèrent que les conditions dans le silo favorisèrent la création d'une poche de nitrate pur.

Et le désastre vint du Crandcamp à Texas-City

Le 16 avril 1947 à 9h12 le "Grandcamp" explose... Le 17 avril à 1h00 le "High Flyer" se pulvérise. Ils chargeaient des sacs de nitrate d'ammonium sur les quais de Texas-City près de Houston (USA). Séismes aux conséquences dramatiques: des centaines et des centaines de morts dans une ville ravagée. Tous ces récits sont nécessaires pour saisir l'implacable loi des séries. Le 28 juillet 1947 à 17h25 c'est l'Océan Liberty qui tue et anéanti une partie de la reconstruction à Brest. Photo ci-dessous des archives américaines en collection Jean-Yves Brouard.

Texas City : Le drame méconnu en France.

Il est 8h00 ce 16 avril 1947
Il y a des grèves dans certains services téléphoniques

Les dockers vont terminer le chargement en nitrate d'ammonium du Grand camp. Sa cargaison compte, aussi, du divers dont quelques caisses de munitions. A l'époque guère de sécuritaire entre en jeu. L'équipe attend les premières palettes et soudain une odeur de fumée leur parvient venant du fond de cale. Le dispositif de lutte contre l'incendie est inexistant.. où si peu. Le feu se propage... les dockers regagnent les quais. Le capitaine et les contre-maîtres cherchent une solution... Le commandant de bord ne veut pas que les marchandises soient asperger et demande que les caisses dangereuses rejoignent la terre ferme. Las les flammes menacent le personnel redescendu en cale. Il remonte définitivement. Les sirènes hurlent, le surintendant décide de réquisitionner un bateau anti-feu.

Il est 8h30 à Texas City

Des panneaux sont soufflés, un immense panache orange attire les curieux, les secours arrivent, des volontaires se démènent. Un vent de panique prend place à présent qu'il est 8h45!

Il est 9h12 à bord du Grandcamp

Le bateau ne peut-être évacuer du quai par des remorqueurs impuissants. La première explosion pulvérise les corps de ceux restés tenter l'impossible. La déflagration est perçue à 220 kilomètres. L'air est comme atomisé. L'océan grossit d'une vague sans nom. Les débris incandescents sèment la mort sur Texas City. Les dépôts de pétrole prennent feu. Un cargo est bloqué par l'épave d'un autre bateau échoué suite à cette explosion... Ce qui va être la cause de plus terrible encore: Le High Flayer (c'est son nom) est chargé, lui aussi, de nitrate d'ammonium, mais du souffre remplit certaines cales. Malgré les efforts des sauveteurs de Texas City pour le décoincer il ne bouge pas de son quai d'amarrage. Il est éventré par l'onde de choc provenant du Grandcamp. Les flammes ont raison de l'équipage qui fuit. Il explose à son tour vers 1h00 du matin le 17 avril. Le souffle est plus terrible. Les dégâts supplémentaires auraient été moindres, voir nuls si le cargo avait pu être envoyé au large. La panique est partout. Les médecins, les policiers, les bénévoles agissent de leur mieux. Il faut des jours pour éteindre les incendies. Rectificatif offert par Jean-Yves Brouard l'auteur du livre "Le drame du Grandcamp" détaillant ce tragique évènement.

Bilans

Pertes humaines : près de 600 morts.
Blessés : 5 000 dont de nombreux amputés.
Texas City et sa banlieue : 1 /4 de la population touchée.
Éclats incandescents tueurs : plusieurs tonnes pour certains.
Maisons : 1500 soufflées toutes ne pouvant être réparées.
Pertes immobilières : 100 millions de dollars 1947. Calculez !!!
Détresses humaines : Des centaines de veuves avec enfants à charge doivent être soutenues, aidées. Des drames physiologiques et psychologiques anéantissent des vies.

C'est aux États-Unis près de Houston. Le sortir de la guerre est dans la reconstruction à Brest. Pourtant le 28 juillet 1947...


Trois mois pour une nouvelle déchirure avec l'Océan Liberty

Avant de décrypter la tragédie présentons ce liberty ship. Construit dans un chantier de l'État du Maine (Usa) il commence sa carrière fin septembre 1943 sous le nom de "Park Holland".Il navigue pour la Cie W.J. Rountree et Cie de New York. La charge de plusieurs centaines de ces "liberty ship" pèse lourd sur l'économie américaine au sortir de la guerre 39/45.La décision est prise de les prêter en gérance puis de les céder à des pays amis ayant un besoin vital de reconstituer une flotte marchande. C'est ainsi que ce "Park Holland" entre, définitivement, sous pavillon norvégien en février 1947 sous la dénomination "Océan Liberty". Devenu cargo il croise sur l'Atlantique vers Baltimore (E-U) en fin juin 1947. Dans ce port il embarque les produits les plus divers dont des voitures américaines et bien-sûr les 3300 tonnes du fatal nitrate d'ammonium, en sacs de 50 kilos, réparties dans plusieurs cales.Il faut savoir que des fûts de pétrole jouxtent avec ce produit pourtant réputé détonant depuis le désastre de Texas City. Retenez bien la cale 3 en votre mémoire car c'est à partir d'elle que le drame trouve son origine.

Une parenthèse cependant.. que l'on peut ou non prendre à la lettre mais jette le trouble malgré tout. Il se dit dans la marine que: "Tout navire changeant de nom doit former un 8 afin que le commandant tire au fusil dans les ronds de ce chiffre... sinon le malheur tombe sur le bateau" Le Grandcamp et l'Océan Liberty sont dans ce cas. Bizarre similitude !

Avant la mi-juillet 1947 il quitte le port de New-York et met le cap sur l'Europe à destination de Anvers, Boulogne, Le Havre. Dernière escale prévue: BREST délesté de ce fameux nitrate d'ammonium. La nature et les hommes en décident autrement. Une grève en Belgique plus une grosse tempête au large des côtes bretonnes le fait se dérouter... vers la cité du Ponant. Fatalité quand tu nous tiens.


Témoignage de Jacques Page, dit "Jakès", retraité vivant sur les bords deu lac Léman.

Prologue

Je suis né le 22 septembre 1931 à Kermabon ( entre Ménez-Paul et le Dourjacq). Je m’appelle Jacques PAGE, issu du douzième et dernier accouchement de ma Maman, devenue veuve sans pension quand j’ai eu 16 mois. Elle nous a élevés avec amour et piété et avec les moyens les plus modestes qui soient. Mon frère aîné, Jean, faisant abstraction de ses projets personnels, est resté à la maison, s’est mis « en haut » de la table et, remplaçant Papa, a apporté sa paie à Maman pendant dix ans. C’est ainsi que les fils honnêtes se comportaient dans ces temps-là, dans les familles modestes de chez nous.

Dès l’âge de 9 ans, j’y ai vécu l’ambiance de guerre et les bombardements presque quotidiens. Depuis les hauteurs du Pilier-Rouge, on était au spectacle, surtout la nuit, quand les balles traçantes des canons anti-aériens et les rayons lumineux croisés des projecteurs fouillaient le ciel… C’était notre « Symphonie Boum-Boum » ! Dès 1943, toutes les écoles de Brest ayant fermé, les enfants évacués, je vivais chez ma sœur Yvonne au Douvez, au bord de l’Elorn à 4 km du Pont de Plougastel et donc à 7 kilomètres ( à vol d’oiseau ) de Brest. Pendant le « siège », j’ai vu ( et entendu, gast ! ) le dynamitage du pont, j’ai assisté à la progression des troupes franco-américaines, j’ai vu et entendu les norias de bombardiers arrosant Brest, l’un ou l’autre, occasionnellement, se faisant descendre en flammes par le D.C.A. du Reich. J’ai été bercé au son du canon… Ceci pour vous expliquer que pour ce qui est de déflagrations et autres explosions, mes tympans n’étaient pas des novices !

Plantons le décor

En 1946, promotion au rang de « nouvel adulte » : apprenti à l’Arsenal, je n’étais plus un « écolier », plus un enfant ! Tous les matin on marchait, des milliers d’ouvriers et d’employés marchaient avant la sirène du début du travail par les cheminements pratiqués progressivement entre les montagnes de gravats et de débris de la ville « intra-muros » détruite presque à 100 % par 5 à 6 semaines de siège. En juillet 1947, fin de ma première année d’ajusteur au Centre d’Apprentissage au « Plateau », dans de vastes et hauts bâtiments munis tout le long de grandes verrières y compris – et surtout – de grands châssis en demi-lune tout en haut des pignons. Nous avions deux pauses ( pas des récréations : on n’est plus des écoliers ! ), une vers 10 heures du matin, l’autre vers 15H30. A midi, nous prenions le petit train intérieur à l’Arsenal pour aller manger à « la Gueule d’Or », le restau-réfectoire installé dans des baraquements à Laninon. A 13H30 (ou bien 14 heures ? …ma mémoire…) on était de retour à l’atelier. Pour mon récit du déroulement de la catastrophe du 28 juillet, tout ceci me paraît bien utile.


La journée du 28 juillet 1947.

Jacques Page a fait une petite erreur sur le départ de l'incendie. Nous la lui pardonnons de tout cœur tellement son mémoire est riche, détaillé, émouvant. Voir rectificatif ci-dessous.

Je me rappelle vaguement que… me semble-t-il… pendant la pause de 10 heures - à moins que ce soit à midi, au départ du « train du repas » ? - nous avons aperçu du côté de la rade, par dessus des toitures, au ras du Château, un gros dôme de fumée compacte dont la couleur orange foncé nous avait tant soit peu intrigués. Mais à cette époque, avec tous les travaux incessants en ville, de la fumée, des feux… Tout de même, d’une telle couleur ? Et sur la rade ? Bizarre…

En sortant du repas, nous avons vu depuis Laninon que le panache avait formidablement grandi, c’était devenu un immense nuage orangé monté très haut dans le ciel comme un gigantesque boudin couvrant le port et secteur de l’Arsenal… Bon, descendus du train, retournés au Plateau, nous nous empressons de rentrer à l’atelier car le nuage a grandi, grandi, il est pratiquement sur nous ! Mais… au boulot !

Pendant la pause de l’après-midi, on ne reste pas longtemps dehors, on est juste sous l’immense nuage qui laisse tomber des « gouttes orangé », une pluie de gouttes visqueuses, éparses et grosses comme des pièces de monnaie… Pause à l’intérieur de l’atelier, le travail reprend quasi normalement, mais quels sujets de conversation ! Il se passe quelque chose dehors, tous en parlent, émettant les suppositions les plus diverses, on ne nous donne pas la moindre information : aucun ordre, aucune mise en garde. De toute évidence, le phénomène n’est pas du ressort de la Marine Nationale.

L'explosion.

Donc, on lime, on scie, on tape, bref, on travaille. Au bout d’une heure, violente surprise ! Baaouum !

D’après ce qui me reste après 62 ans d’un tel souvenir, il me semble que nous avons senti d’abord une très grosse secousse - un choc « tellurique » - et puis dans la seconde, une détonation formidable dix fois plus forte que toutes les bombes de la guerre, faisant tressauter le sol et les murs… Je fais un clin d’œil aux structures hautes : je vois les verrières qui se gonflent vers l’intérieur et aussitôt explosent ! Je n’ai pas attendu une fraction de seconde pour plonger sous l’établi, échappant in extremis à la pluie de verre et de tiges de ferraille qui tombent, rebondissent et s’étalent sur tout le sol alentour, sur les établis, sur les machines…

Une image me reste, un instantané que j’ai toujours dans les yeux, comme si c’était d’hier ! L’image de l’immense verrière demi-lune du pignon, juste à la verticale de notre établi, cette image d’une grande verrière qui s’enfle, se bombe et explose aussitôt. Je l’ai dit pour le boucan des explosions, j’étais aguerri… Eh bien, cette explosion intempestive, inattendue et brutale avait une telle puissance que ce fut pour nous tous un choc inoubliable, pour collègues, amis, moi, pour le moniteur qui avait plongé en même temps que moi sous mon établi… Je vois encore dans mon souvenir resté vivace son air effaré !


Il y eut du coup dans notre grand atelier un désordre indescriptible et un brouhaha mêlé de cris. Je ne me souviens pas de combien il y eut de blessés, je me souviens seulement que nous avons tous regagné en ordre et dans le calme les vestiaires au sous-sol où nous nous sommes changés, encadrés par nos moniteurs dont – ayant appris à vivre depuis lors - je salue rétrospectivement et fièrement le sang-froid : notre journée de travail était interrompue, terminée, sans discussion ni commentaire.

Les explications.

En sortant, on nous dit que le sinistre est dû au cargo Ocean Liberty qui a explosé dans la rade. Le plus gros de son chagement était du nitrate d’ammonium, un agent chimique hautement combustible et explosif qui a, du fait de la chaleur torride de juillet, amorcé une combustion à bord, puis un incendie que les moyens à disposition n’ont pas pu maîtriser.

Le navire a alors été remorqué vers la rade, hors du port de commerce, du côté de Kérangall ou du Trischler où il se serait échoué, « piégé » par le prétendu banc de sable de Saint-Marc… Les falaises du Forestou et du Guelmeur ont, paraît-il, partiellement protégé la ville qui a pourtant été à nouveau gravement sinistrée : portes et fenêtres implosées, rues bloquées par les gravats de bâtiments endommagés voire effondrés… Après 4 ans de bombardements et un mois et demi de siège, les « Tits Zephs » n’avaient pas besoin de ça ! Rentrant chez nous, nous trouvons par la ville des morceaux du cargo jonchant la chaussée. Je me souviens, en haut de l’avenue Salaün-Penquer, presque devant la gare, un énorme morceau du bordé, au moins deux à trois cents kilos d’acier! Ci-dessous vidéo résumant 5 témoignages dont nous retrouverons l'intégralité en page 3.


Epilogue

Ma sœur Jeanne habitait à l’Anse Saupin, près de Penfeld, une maison jumelle partagée avec la famille DANTEC dont le père était, comme mon beau-frère Louis Borgne, au service du port de Brest. Dantec était au service des remorqueurs, vétéran embarqué, mon beau-frère était au service « autos », vétéran mécanicien. Le soir du 28 juillet, Dantec rentre assez tard et sa femme, dans l’angoisse, le voyant enfin arriver, lui crie :

  • Ah, te voilà !

Et le mari lui répond en bougonnant :

  • Ouais, eh ben, moins deux te voilà pas !

Il était au service d’un remorqueur qui a tiré l’Océan Liberty hors du port de commerce jusqu’à l’échouer face à Saint-Marc. Bloqués, ils l’ont décroché et son rentrés dare-dare, « plein gaz » au port. A peine avaient-ils croisé derrière l’extrémité du môle protecteur que le libertyship explosait, détruisant tout ce qui était à vue. A quelques secondes près, le remorqueur et son équipage auraient été balayés comme un fétu de paille !

Qui dira la tranquille vaillance des vétérans, vaillance quotidienne si souvent proche de l’héroïsme ?

Quels témoignages, quelles surprises d'un autre temps.

Le 24 avril 2010 nous avons eu droit à nos émotions propres. Réunir 9 personnes ayant des souvenirs intenses sur cette journée désastreuse du 28 juillet 1947 est une chose... mais faire venir la fille aînée de Yves Bignon et les enfants du pompier Le Fustec en est une autre. Ils ont parcouru des centaines de kilomètres pour savoir autant que pour dire. Michèle Bosseur nous parle de son ressenti au sortir de cette rencontre.


Des conséquences psychiques aliénantes nous ont fait découvrir maintes souffrances intimes souvent tues. Nous aurons l'occasion de vous inviter à la lecture ou à l'écoute de confidences quelque peu stressantes pour ceux et celles qui ne savaient rien sur ce 28 juillet 1947.

Une pensée particulière pour Yves Bignon et pour François Quéré. Ils n'avaient pas choisi le meilleur rôle... Ils sont morts jeunes et courageux jusqu'à l'abnégation.

Merci aux archives municipales de Brest dans le travail proposé par Hugues Vigouroux que nous saluons très fort.Merci aux archives de la famille Yves Bignon. Merci aux archives de la famille Peslin, Merci à Jacques Page pour ses textes, pour ses croquis. Merci à Daniel Larvor pour sa photo des anciens ateliers aux Capucins. Les autres textes, photos, vidéos, intervews sont de Yffic Dornic. Yffic Cloarec apporte toujours ses conseils et son aide... merci à lui! Le 28 juin 2010 à portde... Brest.