Escaladeurs ? Non ! Ces O.S savent entretenir Les phares (Les phares, part III)
Par Yffic Dornic le 09 mai 2008, 13:59 - Métiers - Lien permanent
Les métiers les plus divers gravitent autour de ces structures érigées par les hommes. Les maçons colmatent les tourelles, les logements des gardiens, confectionnent les corps morts (4 à 7 tonnes) stabilisateurs des balises. Les chaudronniers réparent et modifient certaines bouées (surtout depuis le solaire), refont des rambardes arrachées par l'hiver, fabriquent des échelles d'accueil, etc.
Les plombiers, moins nombreux à présent, s'occupaient des fuites dans la centaine d'appartements de fonction, installaient le sanitaire et entretenaient le chauffage des foyers. Les peintres (voir le dossier BALISEURS: ces hommes tracent les voies maritimes). Les menuisiers retapent, recadrent les fenêtres et les portes, fabriquent des meubles aux formes des phares cylindriques, remettent les canots en état. Les mécaniciens se penchent sur les moteurs des sites, des vedettes ou autres treuils hydrauliques des véhicules du service. Les électriciens et les techniciens radio planchent sur l'électronique ou l'informatique. Le magasinier se charge du stock dont il a la gestion. L'ingénieur dirige l'ensemble avec des adjoints, des secrétaires, des comptables, des dessinateurs informaticiens et autres. Une documentation exceptionnelle sur le site : www.breizh-passion.com
Les gardiens de phare sont devenus des contrôleurs. Raymond CROM a connu de 180 à 200 agents... et la vie animée par les jeux des enfants, les chuchotements de femmes au foyer. Le présent a un visage différent. Je suis tombé sur un bon filon. Avec aisance il rapporte les modes de vie dans des pièces de 5/6 m2, au confort restreint. Il a gravi les échelons; 1957, menuisier et en fin de carrière, chef d'atelier (tous métiers confondus). Rappeler l'école, les familles, le fonctionnement de l'optique diffuseur le porte à la confidence précise.
Armandine sa femme connait bien le quai de L'OUEST où pendant 13 années ils vécurent. Les femmes des ouvriers côtoyaient celles des élèves aspirants gardiens et une véritable ribambelle de gosses piaffait à plaisir. C'est impressionnant, car n'ayant pas connu cette époque je me laisse drainer vers ces récits pleins de nostalgie. Claudie Tanneau, la nièce, n'est pas en reste. En effet son papa fut, aussi, de la partie. Sa prime jeunesse ? Les phares et Balises. Son enthousiasme va vous atteindre.
Pourtant les inconvénients dûs au trafic marchand, au manque de véritables magasins, à la rareté des transports urbains perturbaient cette population. Une envie d'ailleurs ou de quelques silences se faisait impérieuse. Malgré toutes ces contraintes d'environnement des liens de solidarité se nouaient : il y avait toujours une porte qui s'ouvrait comme un cœur... une grande famille quoi ! Oh ! Un peu d'humour et d'émotion pour finir ces interviews de gens du peuple. Merci à Armandine, Claudie, Mélanie et Raymond de nous avoir éclairé.
J'espère que cette visite parmi ces professionnels de la mer vous a passionné. Ce dernier diaporama nous entraine en un milieu océanique qui nous a charmé. Les temps évoluent, mais ces mémoires là resteront. Le bruit s'arrête, le silence s'installe. Seuls le vent, les mouettes, le ressac acceptent un échange avec les gardiens de phares. Le 11 novembre 2009 Raymond Crom est parti rejoindre ces immenses océans qu'il affrontait de son vivant. Il est parti reconquérir les phares désuets de nos côtes déchirées. Il est parti sauver ce patrimoine maritime que l'on ne saurait oublier.
Photos d'Archives Municipales, d'Archives Phares et Balises, de Raymond Crom, de Claudie Tanneau, d'Alain Fayolle (musée), d'Yvette Masson, d'Yffic Dornic. Textes de Raymond Crom et Yves Dornic. Un arrangement son diaporama d'Emmanuel Rack. Le jour se lève en ce 5 avril 2008 et Yffic Cloarec arrive. Tous droits réservés.